Site de Virginal Paper à Ittre: trois conditions à la mainlevée des scellés posés vendredi dernier
Le site ne rouvrira que lorsque trois conditions auront été remplies par la firme polonaise qui procédait au démontage des grosses machines.
Publié le 24-12-2021 à 06h01
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La descente spectaculaire, vendredi dernier, de contrôleurs de l’auditorat du travail et de policiers avait permis de faire cesser le dépiautage des installations opéré par la firme polonaise TNT (Gdansk) qui travaillait pour le compte d’une entreprise ukrainienne.
Le but était de démonter des machines impressionnantes puisque certaines ont une longueur qui dépasse les cinquante mètres et de les transporter en Europe de l’Est afin de relancer la production de papier.
Jusque là, apparemment rien d’illégal puisque, au lendemain de la faillite de la société Virginal Paper (mai 2019), le matériel avait été vendu aux enchères et que l’opération devait permettre de nettoyer le site afin de permettre à la Sogepa (Société publique wallonne de gestion et de participation), qui en est propriétaire, de le valoriser.
Sauf que les conditions dans lesquelles opéraient les travailleurs n’étaient pas optimales. Leur présence, depuis octobre pour certains, depuis quelques semaines seulement pour d’autres, aurait dû être discrète mais c’était sans compter sans l’esprit d’observation d’habitants du coin qui furent interpellés par la présence, autour d’un étang adjacent, de pêcheurs à l’accent caractéristique de ressortissants des pays de l’Est de l’Europe.
Bref, la descente permit de découvrir 29 ouvriers qui travaillaient dans des conditions difficiles (présence d’amiante) et qui recevaient un salaire quasi dérisoire, soit le minimum polonais "apprécié" par les Ukrainiens, mais bien en deçà de ce que l’on est en droit d’attendre d’un patron, 800€ par mois pour des prestations de 70 heures/semaine.
L'auditorat du travail mit donc les scellés pour la mainlevée desquels il a fixé trois conditions explicitées par l'auditeur du travail Gautier Pijcke: "La première est la vérification de la légalité du détachement, la deuxième est la remise en conformité du site, la troisième est le paiement de la rémunération qui fait défaut. Nous attendons la preuve du versement qui est calculé par le Contrôle des lois sociales. À vue de nez, il s'agirait d'un montant global voisin des 50 000€".