Ittre: quand la musique classique s’invite à l’école
Ce mardi, les élèves de l’école libre d’Ittre ont eu droit à quelques morceaux joués en direct par une violoniste à l’occasion d’une rencontre «ORCW for kids».
Publié le 14-10-2021 à 07h05
«À quoi sert un chef d'orchestre, comment tient-on un violon, combien coûte-t-il, comment ressentez-vous la musique?» Les élèves de l'école libre d'Ittre avaient des centaines de question à la bouche ce mardi à l'occasion de leur rencontre avec Anne Pingen, une violoniste lasnoise, ainsi qu'avec Laurent Fack, directeur de l'Orchestre royal de chambre de Wallonie (ORCW). Des rencontres baptisées «OCRW for kids» et destinées à sensibiliser les plus jeunes à la musique classique, leur faire découvrir un panel musical qui leur est parfois encore inconnu ou plus généralement leur faire passer un moment exceptionnel. Avec une violoniste alto qui a joué quelques morceaux en se baladant de classe en classe.
Un monde de différence avec la musique jouée à la radio
«L'idée de cette journée, c'est de montrer aux plus jeunes que la musique classique jouée en live procure des émotions uniques et propres à chacun, car chaque morceau est toujours joué de manière un peu différente, ce qui est très différent de la musique qu'ils peuvent généralement écouter à la radio», précise Laurent Fack.
Entre les différents morceaux joués, des explications ludiques et des séances de questions/réponses avec les élèves étaient menées par le duo de l'ORCW. «Les organisateurs de cette journée nous avaient envoyé une vidéo d'un orchestre, explique Monsieur Loïc, instituteur de 3e primaire. On l'a regardée ensemble avec les élèves et ils ont pu préparer pas mal de questions. Celles-ci ont fusé dans tous les sens. C'était une première pour nous et on voit que l'expérience a beaucoup plu. Pour certains c'était une vraie découverte, pour d'autres une animation qu'on n'a pas la chance d'avoir tous les jours et pour certains, cela créera peut-être une vocation, qui sait?»
Briser l’a priori sur la musique classique
Avec en point d'orgue de chaque rencontre musicale, un morceau plus long joué par Anne Pingen, et ce dans le calme le plus absolu. Pour permettre aux élèves d'être à l'écoute de la musique et des émotions qu'elle procure. «J'ai eu l'impression de voir un personnage qui danse, avec plein de gens autour», sourit un élève. «Moi j'avais l'impression de me retrouver à la même époque que la création de la musique», dit un autre.
«On a eu droit à des réactions très profondes avec un élève qui nous a dit qu'il ressentait de la liberté. C'est très beau et c'est justement pour ça qu'on propose ces animations. Pour observer la magie des enfants qui découvrent la musique et les émotions qu'elle procure, ajoutent Laurent Fack et Anne Pingen. On les a touchés et on espère qu'on les a éveillés à un certain esthétisme musical. Tout en brisant quelque peu l'a priori qui existe par rapport à la musique classique.»
Précisons que cette animation entièrement bénévole a été mise conjointement sur pied par le centre culturel d’Ittre, Musique Class’Ittre et l’OCRW.

Si avec cette rencontre, Laurent Fack veut avant tout faire vivre la musique classique à l'école pour mieux éveiller la curiosité des élèves, le directeur de l'Orchestre royal de chambre de Wallonie (ORCW) entend également faire passer quelques messages. «Les politiques ne cessent de répéter qu'il existe un désintérêt des plus jeunes pour la musique classique. Mais c'est faux. Il suffit de voir l'enthousiasme des enfants pendant la rencontre, les sourires sur les visages mais aussi d'observer la façon dont on a dû s'extirper de chaque classe pour respecter le timing. Sinon on aurait pu y passer des heures, sourit Laurent Fack. Mais pour s'en rendre compte, il faut aussi aller à la rencontre des plus jeunes. Pour éveiller le plus grand nombre aux arts de la scène, sans pour autant oublier ceux qui visent l'excellence, qui doivent également être soutenus et encouragés. Au risque sinon d'observer un nivellement par le bas, comme a tendance à l'induire la dernière réforme des académies.»