Les activités équestres tolérées pour les plus de 12 ans : illustration à La Cravache d'Or
Jusqu’à lundi, seuls les moins de 12 ans pouvaient suivre des cours d’équitation. La reprise pour les plus grands est synonyme de soulagement.
Publié le 12-11-2020 à 07h06
Les manèges peuvent souffler, les cours pour les plus de 12 ans vont pouvoir reprendre. Cela faisait deux semaines que Samantha Peeters, propriétaire de La Cravache d'Or, à Ittre, ne pouvait plus donner cours qu'avec ses poneys: «On a une partie poney club, qui tournait avec les enfants, mais j'ai aussi des chevaux, qui ne peuvent pas être montés par les enfants et qui étaient à l'arrêt.» L'interruption des cours pour les adultes a engendré une perte de 3 500€ par mois pour le manège: «Que j'ai cours ou pas, un cheval mange, les boxes doivent être nettoyés…»
En mars dernier, tout avait été stoppé net: «On avait arrêté les leçons, les activités du club. Seuls les propriétaires pouvaient venir monter leurs chevaux. Ça a duré plus de trois semaines, quasiment un mois.» Le retour à la normale a été progressif, et visiblement compliqué à suivre pour Samantha Peeters: «Ils changent d'avis toutes les deux minutes, c'est oui on peut reprendre cours, oui on peut reprendre des leçons particulières, finalement non vous pouvez reprendre les cours collectifs… Ça a été le boxon.» Au final, tous les cours pouvaient être donnés, en respectant les distanciations, en demandant aux enfants de se laver les mains, et en désinfectant le matériel.
Des nouvelles consignes jugées pas claires
Vendredi dernier, sur son site web, la Ligue Équestre Wallonie Bruxelles publiait les nouvelles mesures, établies par le ministère des Sports, concernant les activités équestres en période de confinement.
Dorénavant, les leçons de groupe sont autorisées pour les enfants nés à partir de 2008. Les leçons privées, elles, sont tolérées pour tout le monde, à condition qu'elles ne réunissent pas plus de trois cavaliers à la fois, encadrants non compris. Le détail qui coince pour Samantha Peeters, c'est que ces cours privés ne peuvent pas être organisés par son club. Ce sont les élèves qui doivent directement en faire la demande: «Moi, si je comprends le texte de la ligue, c'est qu'on ne peut pas se fixer sur notre horaire habituel, donc les gens doivent nous demander la leçon, sans que ce soit établi toutes les semaines. C'est comme ça que je le comprends mais ce n'est pas très clair», regrette Samantha Peeters, qui a peur de perdre une partie de sa clientèle: «Pour l'instant, je n'ai quasiment plus aucun adolescent. Comme je ne peux pas les relancer, et qu'ils ne viennent pas parce qu'il n'y a pas cours, on est un peu dans un cercle vicieux.»
À la ligue, «on espère qu'on ne va voir des chevaux dépérir parce que les gérants ne peuvent plus s'en occuper», dit Florence Hennuy, responsable communication. Et de préciser que si les cours sont limités, c'est aussi parce que l'équitation est un sport qui peut entraîner des accidents: «Moins il y a d'activités sportives, moins il y a de risques de chutes qui vont encombrer les urgences, déjà surchargées actuellement».
Des précisions...
La ligue insiste sur le fait que les leçons de groupe, les événements et les entraînements organisés par un club équestre ne sont pas autorisés pour les personnes nées avant 2008, conformément au protocole du ministère des Sports (Adeps) de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Elle ajoute qu'après consultation du cabinet du ministère des Sports, l'explication suivante a été acceptée pour l'équitation: «Les leçons privées/individuelles sont tolérées pour tout le monde sans limite d'âge à la condition qu'elles ne regroupent pas plus de 3 cavaliers en même temps (et donc 4 personnes maximum avec l'encadrant/coach/moniteur/entraîneur). Les éventuels accompagnants font partie de ce nombre de 4 personnes maximum. Cependant, ce type de cours ne peut pas être une organisation du club lui-même mais bel et bien une demande directe des élèves.
En clair, on ne peut pas faire de programme/timing hebdomadaire de leçons mais l'on peut donner cours à la demande. Ceci peut être effectué soit avec les chevaux/poneys du club soit avec les chevaux/poneys de propriétaires et devrait idéalement être fait uniquement en piste extérieure.»
La ligue rappelle que le secteur équestre bénéficie de l'un ou l'autre assouplissement en vue d'assurer le bien-être de l'animal: «Il faut que tous les intervenants de notre secteur gardent bien ce message en tête (NDLR: la sortie est autorisée pour le bien-être animal) sans en abuser afin d'éviter une interdiction pure et simple d'accès aux infrastructures équestres». Par ailleurs, la ligue le précise, chaque administration communale peut imposer des règles particulières sur son territoire. Enfin, la LEWB assure qu'elle est bien consciente que le secteur souffre financièrement des règles sanitaires actuelles et que des difficultés majeures sont engendrées pour ses affiliés (clubs et athlètes): «Des actions sont toujours en cours auprès des autorités afin d'obtenir des mesures de soutien pour tout le monde équestre.»