USA 2020, J-25 | Un Belge de Rhode Island: «Trump était une mauvaise blague, il est une menace»
«Les électeurs voteront plus contre Donald Trump que pour Joe Biden», pose Éric Dubois, à Rhode Island.
Publié le 09-10-2020 à 07h00
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«Rhode Island est le plus petit État des États-Unis», signale Éric Dubois. De fait, on le situe difficilement sur la carte.
Cela n'y rend pas le débat politique moins aigu: «Rhode Island est à majorité démocrate: il n'y a sans doute aucune surprise à attendre du côté des grands électeurs qui seront attribués», poursuit ce graphiste quinquagénaire, originaire d'Ittre, installé depuis 1987 outre-Atlantique. «Mais les électeurs voteront plutôt contre Donald Trump que pour Joe Biden, que beaucoup de jeunes trouvent trop centriste. Ils auraient préféré un candidat plus à gauche et moins "vieux mâle blanc"», précise-t-il.
Chat échaudé
Mais ils se déplaceront, estime notre interlocuteur. Car, en 2016, «beaucoup pensaient que Donald Trump ne pourrait pas être élu. Et comme Hillary Clinton n'était pas leur candidate idéale. Ils ne sont donc pas allés aux urnes».
Selon le proverbe, chat échaudé craint l’eau froide. Et en quatre ans, l’opinion sur le locataire de la Maison-Blanche a empiré, analyse Éric Dubois.
«Beaucoup de jeunes auraient préféré un candidat plus à gauche.»
«La proportion de partisans et d’adversaires de Donald Trump n’a sans doute pas beaucoup changé. Mais le clivage entre les deux camps s’est accentué. Et les voix sont plus fortes, surtout du côté de l’opposition. Donald Trump était une mauvaise blague en 2016, il est devenu aujourd’hui une menace réelle. Et plus que jamais, on a l’impression que l’avenir du pays est en jeu dans cette élection.»
Pandémie et reprise en tête
Les thèmes de campagne sont les thèmes nationaux: Rhode Island n’a pas de problème spécifique à aborder dans cette élection.
«Les priorités sont évidemment la pandémie et la reprise économique», observe-t-il: le débat est devenu plus aigu encore cette semaine où le président Trump, contaminé par le virus, a dû être hospitalisé.
Mais, actualité oblige, «la neutralité de la Cour suprême» s'est invitée dans la campagne, et «la préservation de l'assurance-santé» est un sujet polémique entre les républicains, qui veulent l'abolir, et les démocrates, qui défendent l'Obamacare.
Par contre, le réchauffement climatique «est passé à l'arrière-plan», constate Éric Dubois.
Univertés
Peut- être parce que ses effets ne se font pas particulièrement sentir à Rhode Island, «un mélange de petites villes et de zones rurales, le long de la côte Atlantique».
Sur le plan économique, on n'y trouve «pas d'industrie dominante. Les principaux secteurs d'activité sont les soins de santé, le tourisme, la manufacture, les services financiers, et l'éducation avec plusieurs universités renommées… » L'université de Rhode Island, à Kingston; l'université Salve Regina à Newport; l'université Roger Williams à Bristol; et les universités Bryant à Smithfield et Brown à Providence semblent effectivement former un maillage serré, sur ce petit bout d'État.

SituationRhode Island n'est pas une île: l'État est bordé par l'Atlantique, le Connecticut et le Massachusetts. Sa capitale et plus grande ville est Providence.
PopulationRhode Island compte un peu plus d'un million d'habitants. Il rapporte 4 grands électeurs. Pour l'emporter, il en faut 270 sur 538
PolitiqueÉlue le 4 mai 2014, réélue le 6 novembre 2018, la démocrate Gina M. Raimondo est la première femme gouverneur de Rhode Island. L'État envoie 2 sénateurs et 2 députés, tous démocrates, à Washington.
Résultat 2016Hillary Clinton 55% – Donald Trump 40%