Incinérateur de Virginal: la ministre désapprouve et ne subsidiera pas la rénovation
La Région ne subsidiera pas la rénovation de l’incinérateur de Virginal. La ministre Tellier demande à l’inBW de revoir sa décision.
Publié le 15-07-2020 à 07h01
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La députée Sybille de Coster-Bauchau (MR) et le député André Antoine (cdH) avaient la même question à poser à la ministre wallonne de l’Environnement, Céline Tellier (Écolo): la Région va-t-elle subsidier la rénovation du second four de l’incinérateur de Virginal (Ittre), décidée par l’intercommunale inBW?
La première espérait une réponse positive; le second misait sur une fin de non-recevoir. Au conseil d’administration, la décision de prolonger la vie de la deuxième ligne d’incinération de Virginal a été prise par MR et PS contre Écolo et cdH.
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La ministre Tellier n'approuve pas cette décision: «J'ai appris à regret que le conseil d'administration de l'inBW a pris la décision de rénover alors que ce projet ne s'inscrit pas dans les objectifs à moyen terme de réduction de l'incinération des déchets. Les arguments avancés par l'intercommunale traduisent une vision à très court terme».
Mais l'inBW peut très bien se passer de l'assentiment ministériel. La ministre Tellier reconnaît d'ailleurs que l'inBW dispose d'un permis en bonne et due forme et que rien ne lui interdit de mener des travaux de rénovation. Par contre, «aucune subvention ne sera très certainement accordée» pour ces travaux, a-t-elle prévenu.
«L’inBW va créer une surcapacité inutile d’incinération des déchets»
Si la population brabançonne wallonne réduit sa production de déchets, l’inBW pense alimenter l’incinérateur avec des déchets industriels. Dans ce cas, l’intercommunale devra développer un partenariat avec le privé.
La ministre se dit sceptique à propos de ce partenariat: «Je ne perçois pas trop l'intérêt pour le secteur privé d'investir dans une seconde ligne d'incinération compte tenu des mesures qui vont être prises pour réduire drastiquement les quantités de déchets incinérables, ménagers et industriels, à la source».
La ministre Tellier estime que l'inBW va créer une «surcapacité inutile d'incinération des déchets» et «invite l'inBW à revoir ou à tout le moins postposer sa décision, afin que le besoin réel soit évalué à l'issue des travaux sur le plan intégré des infrastructures de gestion des déchets».
Fallait-il consulter les Communes?
« Une intercommunale, c'est un outil technique qui n'a pas à prendre des décisions politiques pour les Communes. C'est aux Communes de prendre ces décisions. Or, ici, elles n'ont pas été consultées. » André Antoine s'interrogeait, du coup, sur l'opportunité de saisir la tutelle pour faire casser cette décision. La ministre Céline Tellier (Écolo), le renvoyant vers le ministre en charge de la tutelle, Pierre-Yves Dermagne (PS), ne lui donnait pas tort : « Il me semble logique que cette décision stratégique (de rénover l'incinérateur) soit, à tout le moins, concertée avec les Communes. Si cela n'a pas été le cas, la question mérite effectivement d'être posée au ministre (Dermagne) ».
Ravi d'entendre cela, André Antoine ne décolérait pas : « L'inBW fait un pied de nez aux Communes, un bras d'honneur à la Région. J'espère que la démocratie va l'emporter sur la recherche de lucre. Car c'est bien de ça qu'il s'agit. Veut-on réduire les déchets de nos concitoyens ou faire fi de ces considérations juste pour gagner de l'argent ? »