Écolo et cdH veulent la fin de l’incinérateur de Virginal
Faut-il rénover l’incinérateur de Virginal ou plutôt réduire le volume de déchets en BW? Réponse B, disent Écolo et cdH.
Publié le 01-07-2020 à 06h47
Faut-il prolonger la vie de l’incinérateur de Virginal? C’est la question que doit se poser le conseil d’administration de l’intercommunale inBW, qui gère la collecte et le traitement des ordures ménagères en Brabant wallon.
Écolo et cdH n’ont pas attendu la réunion de ce mercredi pour faire connaître leur position, qui risque fort de se retrouver minoritaire. Le conseil d’administration – composé de 10 administrateurs MR, 5 Écolo, 3 PS et 2 cdH – devrait décider de rénover l’incinérateur de Virginal.
Humanistes et écologistes s’opposeront à la rénovation et donc à la prolongation du deuxième four de l’incinérateur de Virginal.
«Cette volonté de rénover le deuxième four va complètement à contre-courant, regrette Thierry Meunier, administrateur Écolo. Alors que les initiatives en vue de réduire les déchets se multiplient, l'inBW n'a jamais réfléchi à un programme de réduction des déchets. Le gouvernement wallon annonce un objectif de réduction de l'incinération de 50 % d'ici 2027. Mais l'inBW n'en a cure, elle prétend qu'elle trouvera toujours des déchets à incinérer. Et si ce n'est pas des ordures ménagères, ce seront des déchets industriels. Et l'usine continuera à tourner à plein régime. Tant pis pour le CO2 produit, tant pis pour les 10 % de déchets qui restent après l'incinération. Parce que, contrairement à ce que veut laisser croire l'inBW, l'incinération, ce n'est pas vertueux.»
«Favoriser la santé publique et la réduction des déchets»
Thierry Meunier ne conteste pas que, effectivement, les deux lignes de l'incinérateur de Virginal puissent être rentables. «Mais nos calculs démontrent que, en réduisant la production de déchets à 90 kg par habitant, un seul des deux fours de Virginal suffit. L'incinérateur de Virginal n'est pas une usine privée qui aurait pour vocation d'incinérer des déchets industriels.»
Écolo et le cdH aborderont le conseil d'administration de ce mercredi dans le même état d'esprit. «Nous voulons favoriser la santé publique et la réduction des déchets, explique le président du cdH Brabant wallon, Jean-Marc Zocastello. C'est pourquoi nous sommes opposés à la prolongation des incinérateurs en Brabant wallon.»
«Nous estimons que les Communes membres de l'intercommunale doivent être associées au débat.» Le cdH réclame «un véritable débat démocratique» sur le maintien ou l'abandon du procédé d'incinération. Pour les humanistes, c'est le second scénario qui doit être privilégié: «Le maintien de l'incinération est en total décalage avec les objectifs fixés par le gouvernement wallon en matière de lutte contre le réchauffement climatique.»
Jean-Marc Zocastello estime que la «rénovation lourde» envisagée est en décalage avec les mesures prises pour réduire la production des déchets. «Or, on sait que, pour fonctionner correctement, un incinérateur doit travailler à 70 % de sa capacité. Mais, avec toutes ces mesures, cette production minimale pourra-t-elle être garantie? Le risque est réel que ce soit le citoyen qui doive payer pour garantir le volume, estime le président du cdH BW, alors que des industriels comme les cimentiers sont prêts à acheter les déchets pour les brûler à une température plus élevée, ce qui permet de faire disparaître complètement les particules comme la dioxine.»
Car, rappelle le cdH, «un incinérateur contribue au changement climatique puisqu'il reste avant tout un générateur d'émission de CO2 même si des filtres sont installés.»