100 000 tonnes qui partent en fumée
35 personnes sont employées par l’inBW sur le site de l’incinérateur de Virginal, mais trois personnes suffisent pour le faire tourner.
Publié le 09-07-2018 à 06h00
Trois personnes suffisent pour faire tourner l’incinérateur de Virginal: une personne pour s’occuper du grappin, une autre pour surveiller tous les écrans de contrôle, et une troisième pour faire le tour des installations afin de compléter ce que disent les écrans de contrôle. Cela, c’est évidemment le strict nécessaire. Pour faire tourner l’usine la nuit, par exemple. Car l’incinérateur de Virginal ne s’éteint jamais: il transforme les déchets en cendres 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Trente-cinq personnes sont employées par l’intercommunale inBW sur le site de l’incinérateur qu’elle gère depuis 48 ans (voir ci-dessous).
Les bonnes années, 100 000 tonnes de déchets disparaissent en fumées, à Virginal. En fumées, mais pas seulement. 600 tonnes de métaux sont récupérées, chaque année, dans les cendres de l’incinérateur. Ces cendres – 22 000 tonnes par an – sont recyclées: les mâchefers sont réutilisés pour servir de fondations aux routes ou à des remblais. L’extension de l’aéroport de Charleroi a été réalisée avec des granulats de mâchefers provenant notamment de Virginal.
Reste une partie de déchets qui ne peuvent pas être valorisés: le «refiom», un acronyme qui désigne les résidus d’épuration des fumées. Ce refiom – environ 4 500 tonnes par an – est envoyé dans un centre d’enfouissement technique spécialisé dans les déchets dangereux. Il existe deux centres qui enfouissent le refiom en Belgique, tous les deux situés en Flandre.
Et les fumées? «Elles font l'objet de contrôles en continu», explique Laurent Mafa, le directeur de l'incinérateur, avant d'énumérer et de conclure: «Nous sommes largement en dessous des normes légales les plus sévères».
VITE DIT
1966 Constitution de l’IBW. À l’époque, tous les déchets finissent dans des décharges, souvent des anciennes carrières reconverties sans grands aménagements.
1972 Création de l’incinérateur de Virginal avec la mise en service d’un premier four.
1980 Premières bulles à verre et premières collectes des papiers et cartons. Les décharges deviennent des centres d’enfouissement technique (CET).
1982 Mise en service d’un second four à Virginal
1993 Premier parc à conteneurs.
1994 Première plateforme de compostage
1996 Mise en service d’une installation complémentaire de traitement des fumées à l’incinérateur de Virginal.
1995-1997 Remplacement du four de 1972 par un nouveau four qui permet de produire de l’électricité.
1998 Premières collectes sélectives.
2001-2003 Remplacement du four de 1980 par un nouveau four qui permet de produire de l’électricité.
2008 Interdiction des ordures ménagères en CET.
2010 Interdiction des encombrants en CET.
2011 Construction du centre de tri/transfert de Mont-Saint-Guibert.