Ittre: Léonil Mc Cormick fait ses adieux à son théâtre
Coup de tonnerre dans le ciel culturel: le fondateur du théâtre de la Valette, Léonil Mc Cormick, tire définitivement sa révérence.
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/3NTSLALSPBCMLKGWMHKTUU27NY.jpg)
Publié le 18-12-2017 à 06h00
:fill(000000)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/QE3MU5JGRFHHBFEDLY5YAVQB6U.jpg)
Ce serait mal connaître Léonil Mc Cormick de croire qu'il part amer. En homme pondéré, il a choisi de mettre fin à son aventure théâtrale après mûre réflexion, en toute sérénité. «J'ai rêvé d'une sortie modeste mais plus brillante, c'est vrai, alors je préfère me retirer maintenant», dit-il.
La décision de retrait du fondateur du petit théâtre de la Valette est évidemment à mettre en relation avec la récente décision du cabinet de la ministre de la Culture, Alda Greoli (cdH), de refuser d’octroyer à la Valette son nouveau contrat-programme, soit les subsides demandés pour les cinq prochaines années. Après une réunion entre la ministre, le nouveau directeur Pierre Pigeolet et quelques élus locaux, il a été publiquement expliqué que le programme du nouveau directeur – repris dans un avenant mais déposé hors délai -, n’était pas en cause. Et que seul le document envoyé en janvier 2017 par l’ancien directeur l’était. Pour Léonil Mc Cormick, la conclusion s’imposait d’elle-même.
L’affaire est personnelle et s’il existe encore une chance de sauver le théâtre, c’est au prix de la disparition de son fondateur…
«Au travers de la Valette, c'est moi qu'on a voulu descendre. On m'a exécuté, mais je suis resté debout, les yeux ouverts et j'ai pu identifier le peloton d'exécution», affirme-t-il, pointant le méchant jeu politicien qui s'est joué autour de la Valette et dont il refuse, en tant qu'artiste rigoureusement indépendant depuis toujours, d'être l'otage plus longtemps.
C'est donc d'une double démission, en tant qu'administrateur du théâtre et en tant qu'artiste de la Valette qu'il s'agit pour lui. «J'ai fondé ce théâtre. Mon contrat-programme, c'est avec le public que je l'ai depuis bientôt trente ans. La décision ministérielle est très méprisante à cet égard. Alors, ne me raccompagnez pas, Madame la ministre, je connais la sortie! Voilà ce que je lui dis!»
L'artiste s'en ira le 1er janvier. Ni triste, ni fâché. «J'ai fait 29 ans, c'est dommage pour la médaille du travail», s'amuse-t-il, de son air d'irrécupérable farceur. Un farceur cependant doué d'une admirable sagesse, qu'on lui a toujours connue, même à l'heure les plus sombres de son théâtre, comme lors des tristement célèbres inondations d'Ittre, en 2014.
Après la récente disparition des radars d'Armand Delcampe, le fondateur du Théâtre Jean Vilar, voilà le deuxième «dinosaure culturel» qui tire sa révérence. Lourde perte pour le Brabant wallon. Mais Mc Cormick reste positif: «Je pense que Pierre Pigeolet s'en sortira. Je m'en vais pour lui laisser un espace de négociation. J'ai confiance en lui. Il pourrait devenir mon digne successeur.»
Alors, salut l’artiste! Et chapeau bas!