Hitchcock fait son cinéma à la Valette
«Les 39 marches», célèbre film d’Alfred Hitchcock, est adapté en modèle réduit pour la scène du théâtre de la Valette. Et pourtant, quelle aventure! Action!
Publié le 24-11-2017 à 06h00
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Ciné ou BD? Ce que vous verrez à la Valette avec Les 39 marches est, en tout cas, tout sauf du théâtre. Quoique.
Grotesque, loufoque, voire même clownesque, l’adaptation à la scène du film d’Alfred Hitchcock (1935), dans une version française signée Gérald Sibleyras, est un petit chef-d’œuvre.
Avis aux amateurs d'humour very british. Il faut se laisser emmener dans cette folle course-poursuite entre Londres et l'Écosse, au cours de laquelle un homme, accusé du meurtre d'une jolie espionne, est poursuivi par la police britannique et des espions nazis. Héros malgré lui, et visiblement peu préparé à ce destin, il va tenter de déjouer un complot diabolique qui met en danger le monde entier…
On assiste à un meurtre en direct, à une course à pied suivie d’une cascade ferroviaire, à des péripéties aériennes… bref, cette pièce est épuisante. Un vrai challenge pour ceux qui l’interprètent.
Pour composer tous les rôles de celle-ci – il y en a 200 en tout -, le metteur en scène Alexis Goslain s’est choisi quatre comédiens aguerris. Le nouveau directeur de la Valette, Pierre Pigeolet, empoigne le rôle principal et donne tout, jusqu’à sa dernière goutte de sueur, pour tenter de sauver la peau de son personnage. Avec le sens comique qu’on lui connaît, il tient son rôle de bout en bout, sans s’essouffler. Il est bien servi par les inimitables grimaces de Léonil Mc Cormick et de son compère de toujours Jean-Claude Frison. Bouffons jusqu’au bout des ongles, et plus en forme que jamais, le duo ne nous épargne aucune espièglerie. Caroline Lambert, enfin, apporte sa fraîcheur de jeune comédienne et la touche féminine de la pièce.
Enlevé et joyeux, ce «Hitchcock sur planches» utilise tous les stratagèmes, du plus simple au plus grotesque, pour faire voyager le spectateur dans l’espace confiné de la Valette, dont il utilise sorties de secours et fenêtres imaginaires.
C’est l’enfant qui sommeille en nous qui est invité à se lâcher pour 1 heure 30 de ciné-théâtre déjanté. Et si on jouait à Hitchcock pour faire passer l’hiver?
Jusqu’au 17/2, et soirées réveillon les 24 et 31/12. Théâtre de la Valette, www.lavalette.be