En colère, l'automobiliste s'était arrêté sur la bande du milieu de l'E19
Pressé de régler son compte à une conductrice, le prévenu avait stoppé net devant elle sur la bande du milieu. «C’est criminel!», a hurlé le tribunal.
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Publié le 24-10-2017 à 16h30
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Venu se défendre sans avocat devant le tribunal correctionnel, le prévenu, Domenico L., 49 ans, un habitant de Braine-le-Château, aurait bien fait de potasser le manuel du prévenu repenti avant de venir à l'audience. Car sa défense est plutôt mal passée ce mardi matin... «Aucune prise de conscience», a estimé la substitut en charge du dossier.
Mais revenons-en aux faits. Nous sommes sur la E19 à hauteur d'Ittre, le 2 mars dernier. Il est midi. Le prévenu est énervé. Voilà 2 kilomètres qu'il tente de prendre de la vitesse sur la bande de gauche, qu'une voiture obstrue en roulant à 125 km/h. A bord, une jeune femme qui véhicule deux collègues. Lorsqu'elle se range sur la bande du milieu, le prévenu les dépasse en leur faisant signe qu'elles sont folles. Les trois femmes répondent avec des doigts d'honneur. Piqué à vif, Domenico L. décide de se rabattre devant elles sur la bande du milieu et commence à freiner en pompant. Pour finir par ralentir au point de complètement arrêter son véhicule au beau milieu de l'autoroute. La conductrice, constituée partie civile, tout comme l'une des deux collègues, n'a eu d'autres mots que «mortel» pour qualifier la situation. «Il est sorti et est venu vers ma voiture que j'ai verrouillée. On était mortes de peur. Il a essayé de l'ouvrir, de rage, il a rabattu mon rétroviseur a crié, donné des coups dans la carrosserie, et a finalement craché sur la voiture.» C'est finalement l'intervention d'une policier en civil qui a mis fin à la scène en faisant dégager Domenico. La passagère a heureusement eu le bon réflexe: elle a immortalisé la scène avec son smartphone. Sans cela, personne n'aurait cru cette scène possible.
«Leurs sourires m’ont mis hors de moi»
«Je n'en revenais pas en lisant votre dossier! Je n'ai jamais vu une chose pareille de toute ma carrière, a explosé le présidente Sophie Sterck. Votre comportement est criminel! Vous avez mis des dizaines d'usagers de la route en danger!»
«Je regrette de m’être arrêté. J’avais eu une journée difficile et quand j’ai vu les sourires et les doigts d’honneur, ça m’a mis hors de moi. On me réclame 1000€ de dommage matériel mais je n’ai rien cassé, je n’ai fait que rabattre son rétro.»
Les victimes auraient espéré que le prévenu, qui n'a aucun antécédent, se voit retirer son permis de conduire à vie. Une mesure que le tribunal correctionnel ne peut pas prononcer. La substitut a, par contre, tenu à marquer le coup en demandant que cette entrave méchante à la circulation soit punie d'une peine de prison de 10 mois, avec sursis. Ou une peine de travail autonome. La présidente a proposé à Domenico L. de suivre une formation auprès de l'IBSR contre l'aggressivité au volant. Réponse: «Je ne vois pas l'intérêt. Je ne suis pas quelqu'un d'agressif au volant Ce n'est pas comme si j'avais volé. Je n'ai jamais eu de problème avec la justice moi...»
Jugement le 21 novembre.