«Jalousie en trois mails» ouvre la saison
C’est avec une pièce impitoyable pour le sexe «fort» que le théâtre de la Valette débute la saison ce 4/10. Hommes sensibles s’abstenir.
Publié le 29-09-2017 à 06h00
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Le tout nouveau directeur du théâtre, Pierre Pigeolet, a attendu la chute des noix pour lancer sa première saison à la tête du petit théâtre aux champs. C'est donc ce mercredi 4 octobre qu'aura lieu l'ouverture avec Jalousie en trois mails, écrite par Esther Vilar. «Une pièce féroce mais drôle», annonce le communiqué. La metteur en scène, Rosalia Cuevas, explique ce qui a guidé ses choix.
Rosalia Cuevas, vous connaissez bien cette pièce que vous mettez en scène…
Effectivement. J’ai interprété le rôle de la plus âgée des trois femmes il y a trois ans, à la Valette, dans une mise en scène de Daniel Hanssens. C’était une mise en scène assez bourgeoise, un décor réaliste, et la vision d’un homme. J’avais envie de la monter moi-même, dans un décor vraiment abstrait et qui laisse plus de place aux sentiments.
En gros, quelle est l’histoire?
Cela se passe uniquement par échanges de mails. Trois femmes habitent dans un même immeuble. La première est avocate, 55 ans, et elle apprend que son mari la trompe avec une architecte de 35 ans. Quelque temps plus tard, c’est avec une fille de 25 ans, une étudiante, que le même homme va jouer… Ce que j’ai envie de montrer, c’est à quel point ce sentiment terrible qu’est la jalousie, peut être destructeur et infernal.
Les hommes en prennent donc pour leur grade?
Je dois bien reconnaître que les réactions des hommes sont plutôt de l’ordre du grincement de dents. Alors que les femmes se regardent avec complicité. Elles connaissent… Et puis, il faut bien le dire aussi, les femmes sont parfois cruelles entre elles. La pièce le montre aussi. Mais tout est dit avec beaucoup d’humour. Ça aide.
À vos yeux, c’est une pièce féministe?
Ce sont trois femmes modernes, libérées. Je ne veux pas juger ou détruire l’homme. Il n’est pas LE méchant. Ce qui m’intéresse, c’est de mettre le projecteur vers les conséquences que son comportement a sur les femmes. Elles ont le sentiment de tout avoir et puis, du jour au lendemain, d’avoir tout perdu. C’est un sentiment terrible, affreux, et innommable. On le subit, personne n’en est fier, mais c’est tellement difficile à contrôler. Selon l’âge, on réagit différemment aussi.
Quelle est la morale de l’histoire? C’est un constat d’échec pour les femmes?
Non. Personnellement, j’ai passé la cinquantaine, et je me sens extrêmement bien. Il ne faut pas voir les choses comme ça. Les femmes sont très fortes, elles ont un pouvoir immense sur les hommes. On apprend certaines choses avec le temps…
À voir au théâtre de la Valette, du 4/10 au 29/10. Les jeudis, vendredis et samedis à 20 h 30, les dimanches à 18 h (sauf le dimanche 22 octobre à 16 h).
Réservations: 067 64 81 11, lavalette@skynet.be, www.lavalette.be.