Une ode à la vie, au-delà de la maladie
Parce qu’on peut sourire de tout, la Valette propose une pièce qui parle de la maladie et célèbre la vie. Tendre et stimulant. À voir jusqu’au 26 mars.
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/3NTSLALSPBCMLKGWMHKTUU27NY.jpg)
Publié le 18-02-2017 à 05h00
:fill(000000)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/6ICYP3VNDBFEZM5QI7NLB32VDU.jpg)
Aucun artifice. Pour seul décor, une table, deux chaises, un fond noir… et une nuée de lieux imaginaires. Xavier Percy, l’unique comédien, enchaîne les rôles pour donner vie à cette pièce qui parle de la maladie. Acrobatique.
La mort, la maladie. Vue sous cet angle, la nouvelle pièce du théâtre de la Valette - une création pour la Belgique -, ne suscitera peut-être pas un enthousiasme délirant. Elle mérite pourtant que l’on s’y arrête pour son interprétation, son humanité et la justesse de ses mots.
La vie sinon rien a été écrite en 2011 par le Parisien Antoine Rault. Né en 1965, diplômé de Sciences Po, celui-ci a fréquenté les hautes sphères de la communication industrielle et politique avant de devenir dramaturge. Sa pièce Le Caïman, nominée aux molières en 2006, a connu un tel succès que l'auteur se permet, depuis lors, de vivre de sa plume.
La vie sinon rien est le récit, très actuel, d'une fin de vie banale: celle d'un homme de 50 ans dont le chemin croise la maladie. Mis en scène par Léonil Mc Cormick, Xavier Percy apparaît sur scène en costume, celui que l'on a enfilé au mort. Car le mort, c'est lui. Fraîchement décédé, il prend la parole en observateur de sa vie, pour expliquer sa descente aux enfers, celle d'un homme sans histoire, et en bonne santé apparente.
Sur un texte d’un réalisme absolu, Xavier Percy détaille l’annonce de sa maladie, les passages à répétition chez le médecin, la gêne de ses proches, la peine de sa femme, la maladroite compassion des membres de sa famille… Passant d’un rôle à l’autre comme un jongleur schizophrène, le comédien parvient à garder les spectateurs avec lui durant 1 heure 40 sans faiblir.
Le propos en appelle au vécu de chacun. En 2017, personne ne se sent étranger à ce genre de situation. Miraculeusement, la pièce échappe tant au registre du drame qu’à celui de la mièvrerie. Sans aucun doute grâce au texte, mais aussi à l’infinie humanité avec laquelle Xavier Percy incarne son rôle de condamné, anti-héros sympathique et amoureux de la vie. Son jeu juste et sans prétention nous rappelle sur un ton doux-amer que nous ne sommes que de simples mortels et que, jusqu’au dernier jour, notre plus précieux trésor est l’amour.
Au Théâtre de la Valette, rue Planchette, à Ittre. Du 16 février au 26 mars. 067 64 81 11, www.lavalette.be.