«Léonil avait vraiment lâché prise»
Jacques de Decker, président du conseil d’administration de la Valette, s’en veut à titre personnel de s’être trompé sur l’homme.
Publié le 25-01-2017 à 05h00
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Le président du conseil d’administration, Jacques De Decker, cet amoureux des lettres et du théâtre de la Valette, regrette vivement la décision de celui sur qui il avait misé.
Quel sentiment prédomine chez vous?
Je suis l’un de ceux qui ont le plus argumenté en faveur de sa candidature. Il m’avait démontré ses capacités de gestion dans un mémoire de fin d’études remarquable. Son talent d’acteur et son sens artistique étaient tout aussi manifestes, c’était pour moi le candidat idéal.
Pouvez-vous citer les raisons évoquées par Benoît Strulus dans sa lettre de démission?
Je ne vais pas en dire trop car cela ne servirait à rien mais je pense qu’il ne s’est pas bien adapté au quotidien, aux réalités du terrain.
Est-ce que la raison évoquée n’est pas que Léonil Mc Cormick a, en quelque sorte, voulu se comporter comme une belle-mère?
Léonil a une forte personnalité, il est l’inventeur, le fondateur, l’animateur, l’âme de ce théâtre. Quand on hérite d’un tel outil, on bénéficie aussi d’un patrimoine: un théâtre qui a un visage, et un public fidèle. C’est un avantage énorme dans la vie théâtrale. Je pense que Benoît n’a pas pris en compte ce paramètre. C’est un métier de tradition, un métier où la passation se fait de maître à disciple. Ça m’a étonné, mais il ne s’est pas senti bien là-dedans.
Ce que vous dites donne à penser que Léonil a joué le rôle de la belle-mère?
Non, pas du tout. Léonil a lâché prise. Vraiment. J’ai moi-même eu plusieurs réunions et rendez-vous importants avec Benoît, mais jamais Léonil n’était présent. Il s’est détaché du rôle de directeur.
Vous êtes très étonné ou vous aviez perçu des problèmes?
Il y a eu des signes d’agacement et de mésentente avec certaines personnes proches de Léonil. Personnellement, j’ai le sentiment de m’être trompé, et ce n’est pas agréable. Mais Benoît a pris les devants en démissionnant, et il a bien fait, c’était la meilleure des issues possibles.
Vous-même, vous ne songez pas à laisser tomber la Valette?
Non non, on ne quitte pas le navire dans la tempête! J’aime ce théâtre, c’est l’un des fleurons du Brabant wallon.