Quel avenir pour l’incinérateur?
La Wallonie pourrait être en surcapacité d’incinération à l’horizon 2025. Quel avenir pour l’UVE de Virginal dont le permis arrive à échéance en 2026?
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Publié le 31-12-2016 à 05h00
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En 2015, 97 483 tonnes de déchets ont été envoyés à l’incinérateur de Virginal (Ittre), appelé unité de valorisation énergétique. Car l’installation de l’Intercommunale du Brabant wallon (IBW) permet de produire de l’électricité (plus de 30 000 mégawattheures en 2015) dont une partie est autoconsommée par l’UVE et l’autre partie est injectée dans le réseau. Mais quel est l’avenir de l’incinérateur?
Le nouveau plan wallon des déchets, qui devrait entrer en vigueur en 2017, va en effet entraîner la baisse des quantités de déchets à incinérer (séparation de la fraction organique des déchets ménagers, collecte des plastiques durs qui n’iront plus dans la fraction des encombrants incinérables, etc.).
«Il est fort tôt pour en parler mais on doit y réfléchir», concède le directeur du département déchets de l'IBW, Étienne Offergeld.
S’il est tôt, l’avenir se prépare dès maintenant: l’intercommunale a introduit une demande de renouvellement de son permis d’exploiter l’UVE pour une durée de 20 ans, à titre conservatoire. L’actuel permis arrive à échéance en 2026 mais c’est dès à présent qu’il faut débuter les démarches administratives. Certains nous confient qu’il ne va pas de soi que le permis soit renouvelé par la Région.
L’IBW veut montrer qu’elle existe
C'est donc une façon aussi pour l'IBW de se positionner, d'autant plus que les permis d'exploiter des trois autres UVE wallons arrivent à terme à plus longues échéances, l'incinérateur de l'ICDI entamant d'ailleurs son chantier de rénovation en 2017. «Bien que notre permis actuel soit valable jusqu'en 2026, d'aucuns défendent l'idée d'arrêter nos installations dès 2021 pour en saturer d'autres. Nous pensons que la réduction de la capacité d'incinération en Wallonie peut s'envisager différemment», peut-on lire dans le nouveau plan stratégique de l'IBW.
En 2015, le ministre de l’Environnement, Carlo Di Antonio (cdH), estimait, dans une réponse au député wallon Edmund Stoffels (PS), le 13 juillet 2015, qu’à l’horizon 2025, la Wallonie aura une surcapacité d’incinération de déchets ménagers.
Pas qu’une question de capacité
Mais il ne faut pas seulement disposer d'un certain nombre d'incinérateurs sur le territoire, encore faut-il qu'ils y soient bien répartis, ajoutait-il. Et ce, de «manière à ne pas pénaliser certains citoyens qui auraient à payer plus cher parce qu'ils auraient à faire faire beaucoup de kilomètres à leurs déchets à incinérer.»
Nous avons contacté le cabinet pour voir si les lignes avaient bougé depuis. Voici la réponse, bien prudente, qui nous a été donnée: «En 2020, une réévaluation des capacités d'incinération en Wallonie sera organisée, notamment suite à la mise en œuvre du Plan wallon des déchets. Le ministre défend une autre approche que l'incinération seule pour la gestion des déchets, même si elle reste nécessaire. Il est prématuré à ce stade de se prononcer sur l'avenir de l'incinérateur de Virginal.»