Lutte intégrée pour les fraises et agroforesterie pour les cultures
Marié, père de cinq enfants dont l’aîné a repris l’activité «fraises», Ferdinand Jolly a toujours travaillé dans les vergers de son père.
Publié le 27-06-2015 à 06h00
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«Enfants, pendant les vacances, on devait travailler dans les vergers où on avait des pommiers, des poiriers et des pêchers. Mais moi, j’étais attiré par les grandes cultures.»
Avec un diplôme d'ingénieur agronome en poche, il reprend les activités de son père en 1984, mais rapidement, il est confronté à une première crise: «J'ai perdu beaucoup d'argent à cause des céréales. Puis, il y a le prix des pommes qui a baissé, et là, on a décidé d'arracher les pommiers pour placer des fraisiers. On a ensuite fait la même chose avec les poiriers.»
Il faut s'adapter au marché et aujourd'hui, il reste donc la Lambada et les grandes cultures: «Les fraises sont produites par lutte intégrée, c'est-à-dire que nous intégrons la biodiversité présente naturellement dans l'environnement à la production des fraises et ce n'est qu'un dernier recours que nous utilisons des produits chimiques. Cela nous coûte d'ailleurs plus cher que la lutte chimique mais il est important de proposer des fruits qui n'ont pas de résidu. Pour les pucerons, par exemple, nous effectuons des lâchers d'insectes prédateurs dans les fraisiers afin d'éviter la pulvérisation de produits insecticides.»
L’agroforesterie dans les cultures
Dans les grandes cultures, Ferdinand Jolly pratique l'agroforesterie en plantant des rangées d'arbres: «Nous avons ainsi planté quelque 300 noyers et aliziers qui fournissent du bois de très haute qualité pour l'ébénisterie.»
Les avantages, selon Ferdinand Jolly, c'est que les arbres grandissent très vite comme ils ne sont pas en situation de concurrence et que la terre est riche: «Ça crée un microclimat au sein de la parcelle, ça limite le ruissellement et l'érosion, ça empêche la perte d'éléments fertilisants et les racines des arbres produisent aussi des nutriments intéressants pour les cultures.»
Il y a des inconvénients aussi comme la perte de surface pour les cultures et la perte de revenus qu'elle engendre, la taille des arbres qui doit être régulière, l'ombrage et la perte de rendement que cela provoque: «Mais voilà, selon les spécialistes, la perte de rendement des cultures est largement compensée par la valeur que le bois va prendre.»
À voir donc ce week-end puisque des visites «guidées», avec panneaux didactiques, sont au programme tout comme la dégustation de produits directs et dérivés comme du jus et des bonbons en pâtes de fruit réalisé à partir des frais de Micolombe par un artisan chocolatier d’Ittre.
Ferme du Pré, rue de la Ferme du Pré, 2,à 1460 Ittre (067 64 62 13, 0475 70 15 58, jollyferdinand@skynet.be).