La vapeur tue les mauvaises herbes
Cette machine, l’Aquacide,a été achetée par le Contrat de Rivière Senne. Le système est basésur une vieille recettede grand-mère…
Publié le 07-09-2011 à 01h39
:focal(1275x965:1285x955)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/B56X2DDZZRBONHY6ISAZ7KBHLE.jpg)
Elle s’appelle Aquacide, elle carbure à l’eau et au diesel: 400 litres d’eau et 5 litres de diesel à l’heure. C’est la nouvelle machine du Contrat de Rivière Senne. Attaché à un moteur et à une citerne d’eau, un tuyau d’arrosage projette de la vapeur d’eau à 130°. Objectif: désherber les espaces publics.
« On reprend le système de grand-mère qui jetait l'eau bouillante salée sur les mauvaises herbes », sourit Christian Fayt, du Contrat de Rivière. En fait, les cellules végétales éclatent quand elles sont exposées à une température de plus de 70° et ce, durant plus d'une seconde. Et ça marche !
Seul inconvénient: il faut repasser souvent. Environ tous les deux mois, car il est impossible de « brûler » les graines dans le sol. « Au contraire,le système chauffe la terre, ce qui favorise la germination… »
Mais l’Aquacide a ses arguments: plus question de pesticides ! Si on oublie la consommation de diesel, le désherbage thermique est une technique verte à 100%. Et la machine peut-être utilisée partout, à l’inverse des pesticides qui ne peuvent pas être utilisés n’importe où. Une directive européenne les a bannis des plaines de jeux, par exemple.
Par contre, la machine ne pourra pas être utilisée sur les berges des cours d’eau. Cela n’aidera pas le Contrat de Rivière à lutter contre les plantes invasives comme la balsamine. En fait, le désherbage thermique sera utilisé principalement dans les zones urbanisées !
Pourquoi le Contrat de Rivière Senne, qui s'occupe exclusivement de la protection des cours d'eau, s'est-il intéressé à ce système ? « Cela aura tout de même un impact positif sur l'état des rivières. Pour le comprendre, il faut penser à l'écoulement des eaux: les pesticides se retrouventdans les caniveaux, pénètrent les nappes phréatiques et se retrouvent dans les rivières. »
L'investissement s'élève à 12 000€. Les deux éco-cantonniers engagés par le Contrat de Rivière utiliseront la machine en été et« seront toujours accompagnés par des ouvriers communaux, car l'objectif est de présenter le système et d'inciter les communes à en acheter. » Il ne fait aucun doute que beaucoup de communes feront le pas, car « la législation est de plus en plus restrictive avec les pesticides. » Notamment avec le plan Maya, qui vise à protéger les abeilles. Pour le moment, la phase de test est enclenchée et « si ça plaît, un planning est établi. »
Quatre communes faisant partie du Contrat de Rivière se sont déjà inscrites: trois en Hainaut (Braine-le-Comte, Écaussinnes et Soignies), et une en Brabant wallon (Tubize).¦