Il met le feu à sa cellule : 300 heures de travail

Le 17 octobre 2009, Salim F. (21 ans) met le feu à sa cellule à la prison d'Ittre, après en avoir saccagé le mobilier. Un jugement l'avait condamné, par défaut, le 31 mai dernier, à deux ans d'emprisonnement. Le 11 août dernier, il faisait opposition à ce jugement et venait s'expliquer sur son geste.

Ce jour-là, le détenu avait promis de se calmer afin de pouvoir réintégrer une cellule normale. Mais le jeune homme devient pénible parce qu'il doit attendre ses caisses avec ses effets personnels. Il fait éclater la cuvette du WC contre la porte de sa cellule, casse le mobilier et enfin, boute le feu à un pull et incendie sa cellule qui finira par être totalement détruite.

Son avocat, Me Paelinck, parle quant à lui du geste suicidaire d'un détenu non-violent. Avant cet épisode, le prévenu avait été mis en cellule nue parce qu'il avait pratiqué des automutilations au rasoir.

« Suicidaire ? non ! Capricieux ? Oui, tonnait le substitut Gérard. Il met sa vie en jeu, comme celle des autres détenus. On meurt d'asphyxie, pas des flammes. Mais on ne peut pas évacuer une prison comme si c'était une entreprise. Ces faits sont gravement attentatoires aux infrastructures de l'État belge. » Le substitut rectifie aussi la version du détenu en exposant que s'il avait été placé en cellule nue, c'était parce qu'il avait « foutu le bordel » et pris des médicaments.

Logiquement, le représentant du ministère public s'était donc opposé à une peine de travail comme demandée par l'avocat. Il a demandé la confirmation du premier jugement : une peine de deux ans d'emprisonnement.

Ce mercredi 25 août, la présidente Loquifer n'a pas suivi le ministère public et a condamné Salim F. à une peine de 300 heures de travail.A. Bil.