Quand Duferco éternue...

Quand Duferco éternue, la commune s'enrhume. Ittre pourrait en outre devoir rembourser en partie les taxes payées par l'entreprise.

Simon GÉRARD

Le collège présentait mardi les comptes 2009 au conseil communal. Malgré le boni de 715 000 ?, la situation financière inquiète l'opposition. « La marge s'épuise », avertit Jean-Paul Cayphas (IC). En 2007, le boni atteignait encore 1,285 million. En deux ans, il a fondu de près de moitié. En cause, la crise qui a touché les habitants mais surtout Duferco. L'entreprise sidérurgique verse chaque année environ 2 millions d'euros de taxes à la commune, soit près de 25 % du budget communal.

Problème, Duferco a fait appel à une disposition du fédéral qui permet à une entreprise à être exemptée d'une partie du précompte immobilier si elle prouve au moins 90 jours d'inactivité. Vu que l'entreprise a tourné au ralenti cette année, le fédéral pourrait lui donner raison. Quelque 600 000 ? sont en jeu, sans compter les années antérieures. Car Duferco pourrait se faire rembourser aussi une partie de ses impôts versés pour la période 2005-2008 durant laquelle elle a payé sans broncher.

« Nous avons prévu des réserves pour cela, assure Claude Debrulle, échevin des Finances. Nous avons un matelas de 2,4 millions et nous évaluons à 1 million la somme que nous devrons rétribuer à Duferco. » Un fameux coup dans la tirelire, d'autant que parallèlement, les dépenses explosent (+ 8 %). Surtout les frais de personnel qui ont augmenté de 340 000 ? et les frais de fonctionnement qui ont bondi de 185 000 ?.

D'où cette inquiétude partagée par la majorité et l'opposition : que se passera-t-il si Duferco prend l'eau ? « Ce n'est pas d'actualité, les nouvelles sont plutôt bonnes de ce côté », ajoute Claude Debrulle. Le partenaire russe de Duferco, NMLK, devrait reprendre à 100 % les activités et réaliser un investissement de près de 100 millions d'euros pour une nouvelle unité de production de tôles spéciales.

Majorité et opposition s'accordent à dire qu'il faut réfléchir à diversifier les rentrées.

Mais pour l'opposition, la majorité n'a guère le choix actuellement.

« À part augmenter la population, alourdir les taxes ou diminuer les dépenses, je ne vois pas d'autres solutions, a lâché Hélène de Schouteethe (IC). Or vous avez promis que vous ne toucheriez pas aux impôts au cours de cette législature... » Lors du vote, l'opposition a choisi l'abstention, « pour faire part de nos réserves quant à l'orientation budgétaire de la commune », a expliqué Jean-Paul Cayphas.

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