Quand Duferco éternue...
Quand Duferco éternue, la commune s'enrhume. Ittre pourrait en outre devoir rembourser en partie les taxes payées par l'entreprise.
Publié le 01-07-2010 à 10h13
Le collège présentait mardi les comptes 2009 au conseil communal. Malgré le boni de 715 000 ?, la situation financière inquiète l'opposition. « La marge s'épuise », avertit Jean-Paul Cayphas (IC). En 2007, le boni atteignait encore 1,285 million. En deux ans, il a fondu de près de moitié. En cause, la crise qui a touché les habitants mais surtout Duferco. L'entreprise sidérurgique verse chaque année environ 2 millions d'euros de taxes à la commune, soit près de 25 % du budget communal.
Problème, Duferco a fait appel à une disposition du fédéral qui permet à une entreprise à être exemptée d'une partie du précompte immobilier si elle prouve au moins 90 jours d'inactivité. Vu que l'entreprise a tourné au ralenti cette année, le fédéral pourrait lui donner raison. Quelque 600 000 ? sont en jeu, sans compter les années antérieures. Car Duferco pourrait se faire rembourser aussi une partie de ses impôts versés pour la période 2005-2008 durant laquelle elle a payé sans broncher.
« Nous avons prévu des réserves pour cela, assure Claude Debrulle, échevin des Finances. Nous avons un matelas de 2,4 millions et nous évaluons à 1 million la somme que nous devrons rétribuer à Duferco. » Un fameux coup dans la tirelire, d'autant que parallèlement, les dépenses explosent (+ 8 %). Surtout les frais de personnel qui ont augmenté de 340 000 ? et les frais de fonctionnement qui ont bondi de 185 000 ?.
D'où cette inquiétude partagée par la majorité et l'opposition : que se passera-t-il si Duferco prend l'eau ? « Ce n'est pas d'actualité, les nouvelles sont plutôt bonnes de ce côté », ajoute Claude Debrulle. Le partenaire russe de Duferco, NMLK, devrait reprendre à 100 % les activités et réaliser un investissement de près de 100 millions d'euros pour une nouvelle unité de production de tôles spéciales.
Majorité et opposition s'accordent à dire qu'il faut réfléchir à diversifier les rentrées.
Mais pour l'opposition, la majorité n'a guère le choix actuellement.
« À part augmenter la population, alourdir les taxes ou diminuer les dépenses, je ne vois pas d'autres solutions, a lâché Hélène de Schouteethe (IC). Or vous avez promis que vous ne toucheriez pas aux impôts au cours de cette législature... » Lors du vote, l'opposition a choisi l'abstention, « pour faire part de nos réserves quant à l'orientation budgétaire de la commune », a expliqué Jean-Paul Cayphas.