Deux ans pour avoir mis le feu à sa cellule
Un détenu de la prison d'Ittre n'avait pas apprécié de ne pas recevoir sa ration de tabac, au lendemain d'une évasion spectaculaire.
Publié le 15-12-2009 à 06h00
Ali, prisonnier à Ittre, a bouté le fe u à son matelas le 29 octobre 2009. S'expliquant devant la justice nivelloise, l'homme a expliqué qu'il voulait en finir, et qu'il avait demandé ce jour-là qu'on le mette au cachot pour échapper aux brimades des gardiens de l'équipe du matin. Bref, il ne voulait faire de mal à personne, selon sa version des faits. Juste attenter à ses jours, comme il ne voyait plus d'autres solutions à ses problèmes avec le personnel pénitencier.
Convaincant ? Pas selon le ministère public, qui avait une tout autre lecture de dossier, il y a deux semaines lors de l'audience. En effet, le substitut avait précisé que les faits avaient eu lieu le lendemain d'une évasion qui avait mis la prison en émoi. En effet, le tristement célèbre Ben Allal s'était fait la malle grâce à des complices arrivés à l'intérieur de l'enceinte en hélicoptère.
Le lendemain, l'organisation interne de l'établissement en était pas mal chamboulée et les détenus n'avaient pu recevoir leur provision de tabac à fumer. C'est cela, d'après les rapports en possession du ministère public, qui a tout déclenché.
Ali, qui a plusieurs faits de rébellion à son actif, n'a pas du tout apprécié d'être privé et l'a fait savoir à des gardiens qui, ce jour-là, avaient visiblement d'autres priorités. Et qui lui ont répondu vertement que s'il voulait, il pouvait toujours fumer son matelas. Et voilà pourquoi le prisonnier les a pris au mot !
Du reste, plusieurs gardiens ont été blessés en sauvant l'imprudent de l'intoxication : il s'était barricadé dans sa cellule en bloquant la porte avec le mobilier, et il a fallu utiliser un cric pour forcer l'entrée. Pendant que le personnel maîtrisait l'incendie, le détenu balançait des objets sur les apprentis pompiers !
Pour le ministère public, il s'agissait d'un geste gravissime, dont les conséquences auraient pu être très lourdes.
Le jugement reprend ces arguments et inflige au détenu une peine supplémentaire de deux ans de prison ferme. Le prévenu est également redevable de 1 685 € en guise de réparation à l'égard de l'État belge qui s'était constitué partie civile.V. F.