Saint Nicolas n'a pas oublié les enfants des détenus
Saint Nicolas accompagné d'André Flahaut à la prison d'Ittre hier matin. Il apportait une centaine de jouets pour les enfants des détenus.
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Publié le 02-12-2009 à 10h03
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Une ambiance de décontrac tion inhabituelle régnait à la prison d'Ittre hier matin. Accompagné d'un saint Nicolas chargé de dizaines de cadeaux et de livres, André Flahaut (PS) s'est présenté aux portes de l'établissement de haute sécurité à 10 h tapantes. Affublé d'un tel passeport, qui aurait pu lui refuser le droit d'accès ?« Les livres et les jouets que nous apportons étaient la monnaie d'échange exigée pour pouvoir bénéficier d'une séance de cinéma gratuite lors d'une soirée de solidarité du PS à Jodoigne en octobre, explique André Flahaut. Nous les offrons à l'ASBL Relais Enfants-Parents qui oeuvre pour le maintien du lien entre parents détenus et enfants. Mes nombreuses visites dans les établissements pénitentiaires du pays, lorsque j'étais ministre chargé de la Régie des bâtiments, m'ont permis de constater que la problématique des relations entre les enfants et leurs parents incarcérés était constante. » L'ASBL a été fondée en 1995. L'équipe, composée d'une douzaine de personnes - essentiellement des psychologues - travaille aujourd'hui dans huit prisons du royaume. « Cela fait 1 765 enfants touchés par notre travail en 2008. La proportion d'hommes est nettement plus élevée : 1 475 papas pour 290 mamans incarcérées. À Ittre, l'an dernier, 158 enfants ont pu compter sur nos services, donc 86 familles », relève Geneviève Moumal, la coordinatrice de l'ASBL.
L'action de l'ASBL est conditionnée par un contrat qui la lie à chaque établissement pénitentiaire. Il faut donc une réelle volonté de la part du chef de l'établissement qui décide ou non d'octroyer le budget nécessaire au fonctionnement de l'ASBL. C'est le cas à la prison pour hommes d'Ittre où la direction soutient totalement le travail du Relais Enfants-Parents, consciente de l'importance du rôle du père dans chaque famille, même lorsqu'il purge une peine de prison.
En l'absence de toute reconnaissance officielle, l'ASBL se plaint de la précarité de sa subsistance. Un récent décret va lui permettre d'introduire une demande d'agrément pour être reconnue en tant que « service lien ». André Flahaut a promis de la soutenir dans sa démarche.
En attendant, lors de leur prochaine visite à la prison, des enfants auront de nouveaux jeux et livres à découvrir avec leurs papas.