Tubize-Ittre : jetez-vous à l'eau !
Embarquez sur l'Ark pour une croisière d'1 h 30 entre Tubize et Ittre sur le canal de Charleroi. Une manière inattendue de découvrir la région.
Publié le 29-07-2009 à 10h00
À une centaine de mètres du pont de Clabecq, la péniche jette les amarres. Yvan, le capitaine, assure l'embarquement des passagers alors que sa femme, Ghislaine, songe déjà à abreuver les touristes. Tous les mercredis, à la belle saison, ce couple d'Alostois arrête sa péniche à Hal où embarquent les premiers touristes, passe l'écluse de Lembeek avant de faire une seconde halte à Clabecq, une heure plus tard.
Ce jour-là, une petite dizaine de passagers grimpe à bord, immédiatement accueilli par les plaisanteries du guide, André. Les berges du canal Bruxelles-Charleroi n'ont plus aucun secret pour lui. Parfaitement quadrilingue, ce guide indépendant, et retraité passionné, pratique les croisières touristiques depuis 14 ans. « Pas pour l'argent, parce qu'on n'est pas très bien payés, mais parce que c'est un cadre agréable et qu'on rencontre des gens, souffle André. Vu de l'eau, tout est différent. Et les gens sont plus réceptifs. Ils boivent un coup, discutent un peu... » L'Ark, ou Arche en français, peut accueillir jusqu'à 80 personnes. À une vitesse de croisière de 8 km/h, la péniche rallie Ittre en 45 minutes. Les explications d'André-le-bavard éclairent et amusent : des usines de Clabecq qui ont perdu leur lustre d'antan, à la qualité de l'eau du canal, en passant par l'invention des écluses par Léonard de Vinci. Tout est sujet à commentaires. « Il faut connaître un peu de tout pour intéresser les gens, glisse André. Je lis beaucoup pour m'informer, sur l'histoire, la géographie, la gastronomie, la pêche, les taxes de navigation... J'aime partager des anecdotes, des choses qu'on m'a racontées. Yvan, notre capitaine, est un ancien marin. Il faisait du transport de marchandises. Grâce à lui, je connais de jolies histoires sur les superstitions des marins. » À la vue de l'écluse d'Ittre, - la plus haute écluse à guillotine de Belgique avec un dénivelé de 13,7 mètres en 8 minutes -, l'Ark doit rebrousser chemin. Le temps est compté.
Dans 45 minutes, la péniche déposera ses passagers à quelques centaines de mètres des imposants vestiges industriels des forges. La fin d'une heure trente de dépaysement au fil de l'eau.