« Malaga », la pièce belge de Paul Emond
Le théâtre de la Valette (Ittre) propose «Malaga», une pièce signée Paul Emond , regard piquant et amusé sur les difficultés de la vie de couple.
Publié le 11-03-2008 à 10h00
L'auteur et dramaturge belge Paul Emond est devenu un familier du théâtre de la Valette (Ittre), avec lequel il collabore depuis bientôt dix ans. Tant apprécié en France qu'en Belgique, Paul Emond partage son temps entre l'écriture théâtrale et l'enseignement à l'IAD (Louvain-la-Neuve).
Malaga est la sixième collaboration entre Paul Emond et le petit théâtre aux champs de Léonil Mc Cormick.
«Malaga» n'est pas une nouvelle pièce et pourtant, c'est la première fois qu'elle est montée en Belgique...
Elle a déjà été montée plusieurs fois en France mais jamais en Belgique. Léonil, avec qui je suis devenu très ami, m'a dit qu'il souhaitait voir cette pièce montée dans son théâtre. C'est Albert-André Lheureux qui a été choisi pour la mise en scène. Je m'en réjouis car il avait déjà fait des merveilles en 2005, avec une autre de mes pièces, Les Îles flottantes.
Quelle est la tonalité de la pièce?
C'est une comédie. Parfois grinçante, mais une comédie. Je joue sur un ressort classique : des personnages aux antipodes l'un de l'autre se retrouvent dans un huis clos inattendu : une gare dont les trains sont en grève. Il y a là un couple en crise qui espère se rabibocher en vacances à Malaga, puis un casse-pieds - représentant de commerce - qui déplace beaucoup d'air, et enfin un quatrième personnage paumé, en quête de compagnie.
Pour sa création belge, la pièce a évolué?
Non, pas du tout car en France elle a toujours été jouée «à la belge». On y parle de l'aéroport de Zaventem, du palais de justice de Bruxelles, etc.
En fait, on a souvent dit de Malaga que c'est ma pièce la plus belge. Les personnages sont assez typés et le microcosme formé par ces quatre personnages est un peu à l'image de notre «grande» société belge. Un peu burlesque...
Et grinçant...
Oui, ça grince parce qu'ils sont pris chacun dans une obsession, ils sont plutôt malheureux. Alors, de l'extérieur, ça fait rire. C'est un peu comme les personnages de Molière, des excessifs qui se révèlent en se frottant aux autres, mais des malheureux.
Vous aimez décortiquer, les couples. On avait déjà vu ça dans «Les Îles flottantes»...
C'est vrai. C'est tellement riche, un couple. Chacun s'y retrouve toujours au moins un peu. Et puis, il y a comme dans Les Îles flottantes, des contradictions, des points de suspension, des zones d'ombre dans les personnages. J'aime bien entretenir cette part d'étrangeté dans mes personnages. Ça leur donne de l'épaisseur et ça laisse les spectateurs face à des questions.