Six mois de plus pour Michel Lelièvre
Michel Lelièvre avait de la drogue à la prison d'Ittre où il purge 25 ans. La justice le condamne à six mois de plus.
Publié le 05-02-2008 à 10h00
Condamné à 25 ans de réclusion par la cour d'assises du Luxembourg lorsqu'elle s'est penchée sur le dossier Dutroux et consorts, Michel Lelièvre vient de se voir infliger six mois de prison en plus par le tribunal correctionnel de Nivelles. Il y a un mois, il était poursuivi pour des faits de détention de cannabis et d'héroïne dans sa cellule de la prison d'Ittre mais il ne s'était pas déplacé. Son avocat était donc seul à l'audience pour expliquer que son client reconnaissait les faits.
Six faits, en réalité. Après l'arrêt rendu à Arlon par la cour d'assises, le 2 juin 2004, Michel Lelièvre a été transféré à la prison d'Ittre, établissement moderne adapté à ceux qui purgent de longues peines. Marc Dutroux y est d'ailleurs détenu lui aussi. Dès novembre 2004, Michel Lelièvre a eu quelques soucis avec la discipline de l'établissement : on avait retrouvé dans sa cellule 0,4 gr de haschich, cachés un tube de beurre de cacao.
Puis il y a eu 0,6 gr d'héroïne et deux feuilles d'alu en décembre 2005, 0,2 gr de cannabis dans les toilettes en octobre 2006, des traces de stupéfiants divers dans ses urines à plusieurs reprises... Chaque fois, des sanctions disciplinaires ont été infligées à ce détenu qui a déjà des antécédents spécifiques. En effet, avant Arlon, Lelièvre avait déjà été condamné à 15 mois avec sursis pour une affaire de stupéfiants.
Pour ces six faits avoués, commis au sein de la prison d'Ittre, le ministère public avait requis une peine de deux ans d'emprisonnement. Alors que du côté de la défense, on faisait valoir les conditions difficiles de la détention de Michel Lelièvre pour expliquer les circonstances de la prise de stupéfiants. L'homme est en prison depuis 11 ans et par peur de la réaction des autres détenus, il ne sort pratiquement jamais de sa cellule. Il ne participe pas non plus aux activités collectives et ne sort quasiment jamais au préau.
Le jugement est tombé lundi après-midi. Le tribunal dit tenir compte que des sanctions disciplinaires ont déjà été infligées au prévenu, et qu'il s'agissait à chaque fois de détention pour sa consommation personnelle. Soulignant cependant le véritable fléau que constitue la drogue en prison, il condamne Michel Lelièvre à six mois d'emprisonnement, et à une amende de 50 euros.
V. F.