Incourt : "Il est excessif de jeter l’Inc’Rock festival en pâture" déplore Benoît Malevé
Via une question d’actualité posée lors du conseil communal, le groupe Écolo est revenu sur les problèmes de harcèlement à l’Inc’Rock.
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Publié le 25-05-2023 à 17h25 - Mis à jour le 25-05-2023 à 17h26
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Lors de la dernière édition de l’Inc’Rock, des faits d’attouchements ont été révélés sur les réseaux sociaux et dans la presse. Cela a fait réagir les conseillères communales et de l’action sociale Écolo d’Incourt qui ont adressé une question d’actualité au collège communal en prévision du conseil de ce mercredi 24 mai 2023.
"La démarche d’Écolo vise à ce que la Commune qui accueille, soutient et subventionne le festival fasse preuve de responsabilité en la matière. Écolo demande notamment qu’un plan de prévention du harcèlement sexuel et de répression soit mis en délibération au conseil communal en vue de la prochaine édition de l’Inc’Rock et que ce plan envisage la formation (et non seulement la sensibilisation) des services d’accueil et des services d’ordre, une sensibilisation du public et un accueil des victimes accompagné d’un dispositif de dépôt de plainte."
Mercredi, au conseil communal, Muriel Flamand a complété, en précisant d’emblée que "ce n’est pas une question contre le festival mais une réaction par rapport à ce qui est paru dans la presse. Il faut savoir qu’une femme sur six déclare avoir été victime de harcèlement sexuel en festival lors des trois dernières années. C’est aussi la deuxième année consécutive que des faits de harcèlement sont révélés lors de l’Inc’Rock. On considère que la Commune d’Incourt ne peut rester inactive car cela se passe sur son territoire et que la Commune soutient et subventionne le festival."
"Le procureur du roi était satisfait"
Réaction du bourgmestre, Léon Walry: "Il y a de multiples réunions organisées avant l’événement en présence de tous les acteurs sociaux et des caméras sont installées sur l’ensemble de l’événement et ses alentours. Le procureur du roi m’a aussi demandé de pouvoir venir au débriefing avec le chef de corps, ce qui a été fait et il a été très content de la façon dont ça se déroulait. On ne maîtrise pas tous les éléments mais toutes les précautions ont été prises."
Organisateur de l’événement, Benoît Malevé a ensuite tenu à clarifier certaines choses "qui m’interpellent. Tout d’abord le fait qu’il y aurait une femme sur six qui aurait été victime de harcèlement sexuel en festival. Sur les 10 000 personnes féminines qui seraient venues à l’Inc’Rock ces trois dernières années, 1 500 auraient été victimes de harcèlement sexuel à Incourt… Cela me paraît ahurissant. Les proportions ne sont sans doute pas justes. On parle aussi d’une deuxième année consécutive où des faits de harcèlement se seraient produits. À moins que je n’aie raté une marche, il n’a pas été question de ces faits l’année dernière. Un phénomène des piqûres a bien été évoqué mais rien n’a été confirmé."
Concernant les faits qui remontent à la soirée rap du samedi, "l’information n’est pas remontée, ni au niveau de notre équipe sécurité, ni au poste de commandement de la police. Cela fera partie des choses à débattre mais comme cela a déjà été dit, une dizaine de réunions préparatoires sont organisées et un plan existe en termes de prévention. Il faut aussi savoir que l’Inc’Rock est sans doute le festival où il y a le plus de moyens mis en œuvre par festivalier présent sur le site en termes de stewards, de personnel de sécurité avec plus de 30 vigiles présents chaque jour et des moyens policiers que l’on estime peut-être trop importants mais tant mieux s’ils sont là. Et depuis deux ans, ils sont aidés par la présence de caméras. Il y a également une évolution de l’encadrement au niveau de notre structure, ce qui a été relevé par la police qui a mis en évidence le travail remarquable effectué par notre équipe bénévole à 100%."
Rayon sécurité, l’Inc’Rock travaille avec une société "qui est le leader en matière d’encadrement des événements de masse".
"Une tempête dans un verre d’eau"
Pour en revenir aux faits, plainte a été déposée et l’enquête est en cours.
"On avait aussi un stand AMO et avec le planning familial de Perwez, deux éducateurs étaient présents sur le site pour faire de la prévention. Ils n’ont pas été interpellés par les festivaliers. La Croix-Rouge avait aussi une équipe spécifique pour faire de l’accompagnement, l’écran géant diffusait des messages adressés aux festivaliers comme l’animateur en a aussi parlé, a poursuivi Benoît Malevé. Beaucoup de choses ont été faites, le débriefing révélera qu’il faudra peut-être aller encore plus loin mais je parlerais malgré tout d’une tempête dans un verre d’eau car on n’évoque pas ici de multiples problèmes. Il y en a eu un qui ne doit pas être pris à la légère mais j’ai le sentiment que c’est un peu excessif, et jeter le festival en pâture comme cela a été fait n’est pas très correct."
Pour Muriel Flamand, "parler d’une tempête dans un verre d’eau n’est pas très respectueux pour la personne concernée mais je suis contente d’entendre tout ce qui a été dit et c’est déjà une nette amélioration dans la société que d’en parler. Maintenant, concernant le plan sécurité, les éventuelles innovations qui seront mises en place, et le plan Sacha (Safe Attitude contre le harcèlement et les agressions) , ils doivent prendre de l’ampleur."
Pour clore le débat, Benoît Malevé s’est souvenu du discours de la ministre Céline Tellier, présente samedi dernier à l’inauguration de la Maison du patrimoine et de la ruralité, qui a parlé de l’Inc’Rock comme du "festival que le monde entier nous envie".