Lincent | Ils déposeront 6 tonnes de colis juste de l’autre côté de la frontière ukrainienne
Ils ont pris la route ce matin, à 5h. Avec, dans les quatre camionnettes, six tonnes de denrées que le bourgmestre Kinnard et ses amis comptent emmener jusqu’en Ukraine.
- Publié le 15-03-2022 à 15h17
Il vient de conduire pendant trois heures de route. Le bourgmestre Yves Kinnard a quitté Lincent ce matin, en tête d’un convoi de quatre camionnettes, avec sept de ses amis. Éric, Valérie, Ludo, Guy, Albert, Olivier, Arnaud et Yves: ils sont prêts à mener leur projet à son terme. À bord de ces camionnettes bourrées, six tonnes de denrées alimentaires et de produits de première nécessité qu’ils ont récoltés sur Lincent, Wasseiges et Hélécine. En ligne de mire, l’Ukraine.
"On a déjà fait plus de 550 kilomètres de route, explique Yves Kinnard lorsqu'on l'appelle. On est presque à la moitié du trajet qu'on comptait faire aujourd'hui." Cette première halte les emmènera jusqu'en Pologne, dans une petite ville située à 300 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine, à Katowice. "On loge là-bas, dans un Ibis. C'est une ville importante. Demain matin, on reprendra la route." Il leur restera 300 kilomètres à parcourir jusqu'à la frontière ukrainienne que le convoi compte franchir. "On a eu des informations d'un collègue qui vient de faire le trajet jusque là-bas. On ne compte pas décharger les camionnettes en Pologne, on a l'intention de passer la frontière et de décharger de l'autre côté, après le No man's land." La raison? En faisant ainsi, "on s'assure que nos colis seront bien distribués aux Ukrainiens". De l'autre côté de la frontière, il y a des militaires ukrainiens qui aident à décharger les camionnettes des vivres qu'elles apportent. "Notre volonté, c'est vraiment que nos vivres aillent aux Ukrainiens qui ont décidé de rester au pays."
Ce mardi soir, les huit amis (ils sont sept Lincentois et un d'Eghezée) logeront dans un Ibis budget. "Malgré le bien-fondé de notre organisation, on veut faire en sorte que cela coûte le moins cher possible à la Commune. On a d'ailleurs décidé en collège que les nuits d'hôtel seraient payées par les membres du collège de Lincent. On essaye de faire un maximum pour réduire la note." Les trois Communes de Lincent, Wasseiges et Hélécine ainsi que la Province de Liège prendront à leurs frais les factures de carburant.
Demain, mercredi, le convoi espère être de l'autre côté de la frontière, du côté ukrainien, pour y décharger les denrées. Sans crainte? "On veut vraiment que nos fournitures aillent directement aux Ukrainiens. Donc, oui, on traversera la frontière. On a eu des consignes de nos épouses et époux qui nous ont dit de ne pas aller trop loin en Ukraine. On s'arrêtera juste après le No man's land, à quelques centaines de mètres de la frontière avec la Pologne. Dès que les camionnettes sont déchargées, on repart." Avec, à nouveau, une distance de 300 kilomètres jusqu'à l'hôtel à Katowice. "Là, ça risque d'être plus long car il y a beaucoup de trafic en sortant d'Ukraine. Jeudi matin, on reprendra la route pour arriver à Lincent en début de soirée certainement…" Avec la satisfaction du devoir accompli, surtout.