Grez-Doiceau : comment faire pour bien vivre quand vient le grand âge
L’économiste Philippe Defeyt était l’invité de l’Agora de Grez-Doiceau le 10 mars dernier. Thème de la soirée: "Bien vivre, bien vieillir".
Publié le 17-03-2023 à 20h15 - Mis à jour le 17-03-2023 à 20h16
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L’Agora de Grez-Doiceau sur le thème de "Bien vivre, bien vieillir" a réuni le 10 mars dernier une cinquantaine de personnes autour de Philippe Defeyt, économiste à l’Institut pour un développement durable et ancien président du CPAS de Namur. Dans l’assistance, on notait la présence d’une dizaine de membres du conseil communal et du CPAS.
"Philippe Defeyt a commencé par déconstruire nos idées préconçues sur les personnes âgées, résument les organisateurs de l’Agora. Pour lui, la nature de nos aspirations ne change pas en fonction de l’âge. Nous aspirons à rester acteurs de nos vies, en lien avec les personnes qui nous sont chères. Cependant, le parcours de vie des personnes nées avant la guerre diffère de celui des personnes nées après la guerre et de celles nées en 80-90. Par exemple, on constate plus souvent que par le passé le retour des enfants dans le foyer parental. Les inégalités connues pendant la vie active perdurent et se renforcent même après la prise de pension, ayant un impact direct sur l’espérance de vie en bonne santé.
Pour Philippe Defeyt, il ne s’agit pas de maintenir coûte que coûte une personne âgée à son domicile, mais de l’accompagner dans son parcours de vie. Certaines nouvelles technologies peuvent l’aider à rester dans le lieu de vie de son choix. La personne âgée y est en relation avec une équipe polyvalente de proximité et peut recourir à des facilités locales telles que des résidences services, ou des centres de jours, des lits pour certains épisodes plus difficiles, etc. Ce retour sur le quartier de village permettrait la création ou la conservation de liens, une plus grande attention croisée aux personnes précaires et éviterait la création de ghettos que peuvent être les grandes institutions."
Les propos de Philippe Defeyt ont trouvé des échos lors des échanges qui ont suivi. Le coût des transactions immobilières empêche de choisir un lieu mieux adapté à sa condition ou ses envies. Si l’on désire rester chez soi, des règlements divers empêcheront sans doute de diviser un bien et si l’on veut héberger une personne plus valide pour nous aider, le statut de cohabitant peut être un sérieux obstacle financier. Et pour celui qui désirerait ou devrait louer un bien, la loi actuelle qui prévoit des baux relativement courts n’est guère favorable aux personnes âgées.
Jean-Louis Lamboray, co-organisateur de l’Agora, a conclu en indiquant qu’ "une co-construction d’une politique locale s’avère indispensable pour que les deniers publics soient alloués à un ensemble d’investissements et de services qui permettent à tous de mener de manière durable une vie de qualité". Les Gréziens sont invités à exprimer leur intérêt à participer à ce travail via le groupe FB Agora de Grez-Doiceau.