À 19 ans, Noah conduit un semi-remorque: "On n’imagine pas que je conduise un gros bazar comme ça"
Noah rêvait d’une carrière agricole. Il lui fallait un permis camion. En un an, ce garçon de 19 ans a obtenu le sésame CE et conduit un semi-remorque.
Publié le 04-01-2022 à 07h06
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La période des fêtes a été merveilleuse pour le Grézien Noah Debroux, 19 ans, qui vient de se voir confier un semi-remorque de 44 tonnes. Un joli cadeau de son patron, la société Jive Express Delivery, installée à Corbais. C’est la belle aventure d’un jeune homme qui démontre que l’avenir peut être en couleur lorsqu’on veut y croire.
"Au départ, j’ai toujours voulu travailler dans le monde agricole. La ferme, les champs et surtout les tracteurs et les grosses machines, cela me fait rêver. Depuis mes 16 ans, je conduis des tracteurs, et même des moissonneuses ou des arracheuses. Mais je savais que pour évoluer, il me fallait le permis camion…"
À ses 18 ans, Noah passe son permis de conduire mais se dit qu'il lui faut aussi le permis C. "Je ne savais pas trop quelle filière suivre. Je me suis demandé si ce n'était pas plus facile de passer par une société de transport. J'ai alors vu, fin septembre, une annonce sur Facebook où un chauffeur était recherché. J'ai envoyé ma candidature, sans savoir si la société formait les chauffeurs… Jean-Marc Jacques, le patron de la société Jive Express Delivery, m'a rappelé et il a décidé de me faire confiance."
Noah s'est donc mis à étudier pour passer les trois examens pour obtenir le théorique camion, qu'il a obtenu. "J'ai alors enchaîné avec le permis pratique que j'ai réussi du premier coup. Le patron m'a confié un camion et m'a demandé si je ne voulais pas continuer, en passant le permis CE (remorque)." Quelques manœuvres et trajets plus tard, voilà Noah Debroux titulaire du permis CE. "Cela fait quelques semaines mais, depuis 15 jours, content de mes services, le patron a décidé de m'attitrer un camion! Je suis vraiment heureux!" Côté horaire, la journée débute à 5 h. "Je travaille du lundi au vendredi, 15 heures, avec les pauses obligatoires. De longues journées un peu compliquées au début, mais à présent, je m'y suis fait. Il faut s'habituer à ne plus voir ses amis en semaine, rentrer tard, se laver, manger… et ne pas aller dormir à une heure trop déraisonnable. Mais le job est cool, j'ai des tournées variées, le planning change… Des livraisons de colis express, du transport pour grande surface, des patates… Tout y passe."
«Dis à ton papa de se garer là-bas…»
Parfois, "quand on me voit sortir du camion, moi, petit et jeune, ça fait un peu cloche. On n'imagine pas que je conduise un gros bazar comme ça. La première fois que je suis allé dans certains bureaux pour la réception, on me disait, dis à ton papa de se garer là-bas… Mais dans le milieu, tout le monde est très attentif avec moi, ils m'expliquent, ils m'aident!"
Seul au volant, Noah Debroux ne trouve cependant pas les journées interminables. "On voit du monde, on charge, décharge, on est en attente avec d'autres collègues…" Actuellement, le Grézien se contente de rouler en Belgique. "L'international, cela ne me dit rien, du moins pour le moment." Au volant de son 44 tonnes, Noah découvre dorénavant au quotidien les difficultés des poids lourds. "C'est compliqué avec les voitures. Des chauffards s'amusent à freiner devant nous, n'imaginant pas le danger. Et puis, sur les petites routes…" Attentif, soigneux avec son matériel, pas trop nerveux, Noah a donc les qualités pour le métier.
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