Pécrot, 27 mars 2001: la pire tragédie que Grez-Doiceau ait jamais connue
Un feu rouge brûlé, deux cheminots qui ne parlent pas la même langue, la SNCB a été condamnée pour cet accident qui s’est produit voici tout juste 20 ans.
Publié le 27-03-2021 à 06h43
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Le 27 mars 2001, l’accident ferroviaire de Pécrot va bouleverser irrémédiablement de nombreuses vies. Huit morts, douze blessés, un village meurtri. Les faits? Un train vide est conduit par Koen Heylighem. Malgré un feu au rouge, le conducteur démarre de la gare de Wavre en direction de Louvain (Leuven). Pourquoi ne l’a-t-il pas vu? Est-ce parce que le passage à niveau devant lui se ferme et qu’il interprète cela comme un signal pour démarrer? Dans les faits, les barrières se sont fermées pour laisser passer un convoi de marchandise mais il l’ignore. Le problème est qu’il se trouve sur une mauvaise voie. L’aiguillage n’a pas été actionné par le signaleur de Wavre qui se rend compte de la situation. Sans autre aiguillage sur la voie avant un moment, la seule possibilité est d’empêcher le train dans l’autre sens de démarrer. Ou de couper le courant sur les voies. Hélas, les contrôleurs de Wavre et Louvain ne se comprennent pas au niveau de la langue parlée. Bruxelles coupe bien le courant mais le train au départ de Sint-Joris-Weert avec 24 passagers a déjà quitté la gare et la suite du tronçon est gérée par Namur qui n’est pas prévenu…
Les deux trains vont se percuter à Pécrot.
Huit morts: les deux conducteurs, une accompagnatrice et cinq voyageurs dont le plus jeune a 14 ans.
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Un procès a suivi. La SNCB a été condamnée pour ne pas avoir disposé de moyens techniques capables d’arrêter un train si le conducteur, pour quelque raison que ce soit, a passé un signal rouge. Mais au-delà du procès et des condamnations, personne ne pourra ramener les victimes aux familles.
Pour les autorités communales, Pierre Barbier, premier échevin à l'époque évoque «la pire tragédie qu'ait connue la commune de Grez-Doiceau depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Cette journée restera à jamais gravée dans nos mémoires. Il a fallu gérer toutes les familles qui se sont présentées au centre de la protection civile à Florival… Là, c'était l'attente insoutenable et des nouvelles qui sont arrivées au compte-gouttes.»
Le traumatisme est toujours présent. Certaines familles, mais aussi des habitants qui sont intervenus ce jour-là, ne passent plus jamais à cet endroit. Sur place, des habitants ont fleuri et arboré les lieux. Mais les familles pleurent toujours et à jamais leurs proches.