Mobilisation contre l’expulsion des Yusufi
Ils habitent Grez-Doiceau, sont afghans, ont cinq enfants, et sont sommés de quitter le territoire. Des parents s’activent pour sauver la famille.
Publié le 02-02-2019 à 07h30
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Fatima 12 ans, Mahsa 11 ans, Mohammad 6 ans sont scolarisés à Grez-Doiceau. Ces trois enfants d’origine afghane font partie d’une famille de cinq enfants qui réside en Belgique depuis plus de trois ans. Ils habitent Grez-Doiceau avec leurs parents, et la famille a reçu l’ordre de quitter le territoire pour retourner en Afghanistan. Une situation inacceptable pour une série de parents d’élèves de l’école communale Fernand Vanbever de Grez-Doiceau qui ont décidé de se mobiliser pour faire changer cette décision.
Un groupe de citoyens de Grez-Doiceauest à l'origine de cette mobilisation. «Nous voulons faire bouger les choses et nous mènerons une série d'actions pour y parvenir. Cette famille afghane est arrivée en 2015 en Belgique et est installée depuis 2016 à Grez-Doiceau. Une des filles du couple est dans la même classe que ma fille. En très peu de temps, elle a appris le français, la famille s'est bien intégrée. En tant que membres de l'association des parents, nous n'avons que des éléments positifs à leur sujet.»
Mais voilà, il y a quelque temps, des rumeurs ont circulé, évoquant l'expulsion. Puis, cela s'est calmé avant, voici une quinzaine de jours, qu'un tract soit distribué à la sortie de l'école, annonçant une expulsion. Intolérable aux yeux de plusieurs parents. «J'ai rencontré la famille Yusufi. Ils ont reçu, en néerlandais, ce qui est hallucinant, un ordre de quitter le territoire avec un dépliant, en anglais, qui indiquait comment faire suite à cette décision. Un comble!»
Cette famille a quitté l'Afghanistan voici plusieurs années et s'est alors installée en Iran, «dans des conditions moins bonnes que pour des animaux! Ils ont suivi la filière classique: la Turquie, où ils ont abandonné leur voiture, puis le bateau. En Belgique, depuis leur arrivée, la famille a essuyé deux refus. Leur premier avocat n'a pas utilisé tous les arguments. À présent, une nouvelle avocate, plus spécialisée dans la défense de ces personnes, a repris le dossier en main. Il y a un élément important qu'elle met en avant: la double minorité, ethnique et religieuse, qui nécessite de garder ces gens en Belgique. S'ils sont amenés à retourner là-bas, ils seront exécutés par les talibans.»
L'autre élément est que la famille s'intègre. «Les petits sont tous les trois à l'école de Grez alors que les grands vont à Jodoigne. Ils étudient bien, ce sont des enfants modèles, preuve qu'ils souhaitent s'en sortir! Si on les oblige à retourner chez eux, s'ils échappent à la mort, les filles ne pourront plus être scolarisées car c'est interdit dans leur pays.»
Mener des actions
Un groupe de citoyens de Grez-Doiceausouhaite se mobiliser pour empêcher l'expulsion de la famille Yusufi. La pétition est le premier stade, l'appel aux médias le second, puis ils comptent aller plus loin encore. « Nous voulons rencontrer la direction de l'école communale pour faire une action symbolique, qui marquera les esprits. On aimerait aussi sensibiliser les politiques sur le sujet. Tout soutien supplémentaire est bien entendu le bienvenu et nous travaillons en étroite collaboration avec l'avocate de la famille. »
Dans les prochains jours, le petit comité qui s'est formé va multiplier les contacts afin de mettre en place de réelles actions concrètes. Cliquez ici pour signer la pétition.