Entretien et valorisation des produits de taille: les solutions de PhiTech lèvent le frein à la plantation de haies
Planter, entretenir et valoriser les produits de la taille: PhiTech lève les freins à la plantation de haies.
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Publié le 09-03-2023 à 17h40 - Mis à jour le 09-03-2023 à 17h57
Planter une haie. Rien de bien compliqué au premier abord mais comme le répétera plusieurs fois Olivier Poncin, on ne peut pas faire n’importe quoi n’importe comment: il faut en effet planter, puis entretenir et, cerise sur le gâteau, valoriser.
PhiTech, la société d’Olivier Poncin basée à Loupoigne, fait partie des six entreprises ou associations lauréates de l’appel à projets sur les "services d’entretien mutualisés de haies et de valorisations, notamment énergétiques, des produits de taille".
L’appel a projets a été lancé dans le cadre du programme "Yes, we plant", à l’initiative de la ministre de la Nature, Céline Tellier, présente ce jeudi au château d’Houtain-le-Val, pour cette rencontre avec les lauréats dont PhiTech qui en a profité pour assurer une démonstration de son savoir-faire: de la plantation de la haie à la valorisation des déchets de taille, en combustible ou amendement, dont les copeaux qui alimentent la chaudière biomasse du château.
"L’entretien de la haie reste un frein"

Aujourd’hui, dans le cadre de "Yes, we plant", ce sont 2 400 km de haies qui ont été plantés, souligne Céline Tellier: "Cela correspond à environ un million de plantations. un véritable coup de boost à la biodiversité même si ce n’est pas grand-chose par rapport aux 60 000 km de haies qui ont été arrachées parce qu’elles représentaient un obstacle au développement des exploitations agricoles notamment. On avance donc mais on sait que l’entretien de la haie reste un frein: coût, temps de travail, équipements, compétences techniques mais aussi absence de destination pour les produits issus de la taille".
Un frein pour les agriculteurs mais aussi pour les collectivités, comme les Communes, qui ne disposent pas toujours de l’outillage nécessaire.
Et c’est là qu’intervient PhiTech: "Nos ancêtres ont planté des haies parce que c’était utile pour la séparation des parcelles et pour faire du bois de chauffage, précise Olivier Poncin. Aujourd’hui, c’est le retour de la haie aux champs car elle est utile."
Utile pour la réduction de l’érosion pluviale et éolienne, l’effet brise-vent, l’augmentation de la biodiversité – deux chevreuils sont apparus sous nos yeux au moment de la démonstration dans la campagne de Genappe, une présence qui ne devait rien au hasard selon Olivier Poncin –, production de biomasse…
Il faut au moins cinq machines pour entretenir une haie, il faut aussi certaines connaissances comme dans cette taille d’une haie centenaire: "On ne coupe pas un noisetier comme un saule ou un chêne. Et puis, il y a les ronces auxquelles on ne touche pas car c’est là que les oiseaux vont nicher".
Les haies qui chauffent le château

La haie est alors valorisée en combustible ou en humus pour l’amendement des sols.
"Ici, cette haie centenaire va nous fournir entre 90 et 100 m3 de copeaux, soit plus ou moins 67 000 kW/heure thermiques ou l’équivalent de 6 700 litres de mazout. On pourra à nouveau la tailler dans 10 ou 15 ans. "
Pour chauffer son château, la ferme et deux maisons, Georges de Cartier d’Yves utilise une chaudière biomasse alimentée par les copeaux des haies et de la plantation de saules de sa propriété: "Ce n’est pas une décision que l’on prend comme ça, assure Georges de Cartier d’Yves. J’avais trois chaudières à remplacer et au final, après de longs mois de réflexion, on a opté pour cette chaufferie biomasse d’une puissance de 400 kW."

"Avec une chaudière de 100 kW, on chauffe trois ou quatre maisons. D’ailleurs, dans un petit village comme Houtain-le-Val, on pourrait imaginer une chaudière biomasse pour tout le village, ajoute Olivier Poncin. Mais cela ne s’improvise pas. Il faut de l’espace pour stocker les copeaux qui vont servir de combustible, il faut aussi les machines…"
L’inspiration danoise

Lever les freins à la plantation de haies, soutenir l’entretien des haies, permettre un entretien de qualité et enfin, valoriser les produits de taille.
On s’en rend compte, planter une haie, c’est loin d’être anodin et cela touche les agriculteurs bien sûr, mais aussi les Communes, les propriétaires ruraux, les citoyens, les associations, les entreprises…
PhiTech travaille avec la SCAM (Société coopérative agricole de la Meuse) sur ce projet. La SCAM, avec ses 2 400 coopérateurs et ses 4 000 clients, joue son rôle de relais. Cette coopérative accompagne notamment les agriculteurs dans la dimension environnementale de leur activité avec, par exemple, l’agriculture de conservation des sols qui monte en puissance.
Plus de respect des sols, plus de respect pour les haies. PhiTech est donc l’un des acteurs qui apportent des solutions.
"On n’a rien inventé, conclut Olivier Poncin. Nos machines viennent du Danemark parce que là-bas, on ne trouve pas une ferme qui ne soit équipée d’une chaudière biomasse. Et cela depuis des années. C’est un pays très inspirant."