Genappe : 30 mois avec sursis pour avoir piégé plusieurs filles au pair
Un habitant de Genappe se montrait très " tactile " avec les filles au pair qu’il hébergeait chez lui, et qui ne savaient pas comment réagir…
Publié le 11-01-2023 à 06h53
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À partir de 2017, un couple de Genappe a régulièrement fait appel à des filles au pair pour aider à garder les enfants. Recrutées via un site internet spécialisé, celles-ci venaient d’un peu partout dans le monde, notamment d’Amérique du Sud. Mais elles ne restaient guère, quittant cette maison du Lothier dès qu’elles en avaient l’occasion.
Et pour cause: le ménage battait de l’aile et l’ambiance sur place n’était pas très saine.
Le Genappien se montrait très tactile, faisait des câlins prolongés, laissait sa main sur les cuisses des jeunes filles en regardant la télé le soir dans le canapé, ce qui laissait sa compagne apparemment indifférente…
Humour douteux
Il y avait aussi des propositions de prendre des douches ensemble, la jalousie du prévenu si les jeunes filles sortaient lors de leur temps libre, et l’humour assez douteux de leur hôte qui disait qu’il y avait des caméras dans la salle de bain ou qui se glissait dans leur lit en pleine nuit pour faire une blague…
Une des victimes, qui faisait régulièrement des malaises suite à des problèmes de santé, a également senti que l’homme en profitait, alors qu’elle perdait partiellement connaissance, pour l’embrasser sur la bouche et la toucher sur les seins ou à l’entrejambe
"C’est un dossier qui met particulièrement mal à l’aise, avait plaidé devant le tribunal correctionnel le conseil d’une des parties civiles. Quatre victimes figurent dans la citation, mais on sait qu’il y en a eu beaucoup plus. Ces jeunes filles viennent de loin, se retrouvent en Belgique très isolées et ne savent pas comment réagir. Elles sont chez lui, dans sa maison, elles dépendent de la famille. Et quand certaines disent qu’elles veulent partir, il les manipule, il dit qu’elles vont lui manquer, manquer aux enfants…"
« Monsieur essayait vraiment de m’emprisonner »
Deux des victimes avaient témoigné avec beaucoup d’émotion à l’audience, en décembre dernier. "C’était un moment très difficile pour moi, a précisé l’une d’entre elles. Monsieur essayait vraiment de m’emprisonner: il sait que dans ma culture, la famille passe avant en premier et il jouait là-dessus."
Le Genappien, sur le banc des prévenus, a avoué les faits et assuré que le suivi thérapeutique qu’il a entamé lui a bien fait comprendre le caractère inadéquat de son comportement. Il a certifié qu’il ne recommencerait plus jamais, s’excusant auprès des victimes qui avaient fait le déplacement à Nivelles.
Soulignant la détresse des jeunes filles qui ont subi le comportement du prévenu, la substitute n’était pas rassurée par le prévenu. Elle avait suggéré une peine de deux ans d’emprisonnement assortie d’un sursis probatoire.
Sursis probatoire de cinq ans
Le tribunal, dans le jugement rendu ce mercredi, se montre un peu plus sévère. Le Genappien écope de 30 mois d’emprisonnement assortis d’un sursis probatoire de cinq ans. Parmi les conditions fixées pour ce sursis figurent l’obligation de suivre une formation destinée aux auteurs d’infraction à caractère sexuel, et l’interdiction d’encore accueillir chez lui des jeunes filles au pair ou des baby-sitters.