Applaudi 1 250 fois, « Est-ce qu’on ne pourrait pas s’aimer un peu ? » joue la dernière à Genappe
Ce succès qui tourne depuis 22 ans n’a pas pris une ride. Il terminera son voyage au Monty de Genappe ce samedi 14 janvier à 20 h 30.
Publié le 11-01-2023 à 06h51
:fill(000000)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/EEWDDRNTSZEQHHG6ZGGJPCKOMA.jpg)
"Est-ce qu’on ne pourrait pas s’aimer un peu ?" est un phénomène scénique, un ovni signé par le Théâtre Loyal du Trac, porté par Éric De Staercke, Sandrine Hooge et Serge Bodart, et mis en scène par Jaco Van Dormael. Cet étonnant spectacle doit autant au cirque qu’au cinéma muet. Il recourt régulièrement au mime, à la cascade, à la grimace et au silence pour donner naissance à une magie qui ne s’est jamais démentie en vingt ans de tournées et 1 250 représentations données à travers le monde. Au moment où le trio s’apprête à monter une dernière fois sur scène ce samedi soir, revenons sur les prémisses de cette belle aventure.
Il y a plus de 20 ans…
Serge Bodart, Sandrine Hooge et Éric De Staercke se rencontrent à l’école de Cirque. Ils possèdent chacun leur univers et ensemble, décident de créer un spectacle à travers leurs disciplines respectives. Un surprenant travail est réalisé sur la figure rassembleuse du clown. Serge Bodart n’oublie pas comment cette aventure a commencé. Au départ, les trois artistes répétaient des saynètes dans un entrepôt vétuste qu’ils louaient à Schaerbeek.
Le pianiste du spectacle raconte: "Un jour, on s’est dit qu’on demanderait bien à Jaco (NDLR: le cinéaste Jaco Van Dormael) de venir prêter main-forte, faire office d’œil extérieur. On lui a donné l’adresse. Il est descendu des marches de Cannes pour venir à l’entrepôt. Ça n’a pas duré trente secondes avant qu’il ne constate: “Ah… Oui… Dans le cinéma, on n’a pas les mêmes budgets, quand même”."
Visiblement satisfait d’avoir pu dénoncer le manque de moyens dans le théâtre, Serge reprend l’historique de la création. Les saynètes étaient trop nombreuses. Les trois artistes, accompagnés de Jaco Van Dormael, devenu leur metteur en scène les ont triées. Le fil conducteur s’est tissé de lui-même sur la thématique de l’amour, et plus particulièrement de ses ratés conduisant à la solitude.
Sur le thème du rendez-vous manqué
En décembre 2000, vient le temps des premières représentations, au théâtre des Riches Claires à Bruxelles. Et le succès est au rendez-vous. Les textes, la rythmique, le ton burlesque et l’interprétation de Sandrine Hooge et Éric De Staercke sont magistraux. Emporté par le tempo de Serge Bodart, le spectateur est entraîné dans un tourbillon de rire et de poésie, sur un sujet croustillant: les rendez-vous manqués et les fiascos sentimentaux. La force de cette œuvre, c’est son paradoxe. Elle est tout aussi puissante que légère. Elle rafraîchit comme une brise légère jusqu’à ce qu’une phrase, un mot, une mimique fasse écho.
Dès sa présentation au festival de théâtre de Laval, en France, qui réunit plus de 500 programmateurs, Est-ce qu’on ne pourrait pas s’aimer un peu ? suscite un vif intérêt. Il sera ensuite programmé en Europe, au Canada, à Tahiti.
"À Tahiti, nous avions visité l’île de Tetiaroa, raconte Serge Bodart. On y allait sur un canot pneumatique, un par un. J’ai été le premier à y être déposé… J’étais là, tout seul, comme Robinson Crusoé pendant une demi-heure… Je pense que c’est le point de départ de mon inspiration pour Carnets de Voyages…"
Ce samedi 14 janvier, le même trio formé par Éric De Staercke, Sandrine Hooge et Serge Bodart bouclera la boucle au Monty, à Genappe, après une série de représentations données en décembre aux Riches-Claires, à Bruxelles, désormais dirigé par Éric De Staercke. Et s’il n’est pas encore trop tard pour voir ce spectacle, c’est désormais une urgence absolue.