Nouvelle ferme des Vromman: les riverains veulent renouer le dialogue
Les riverains opposés au projet de nouvelle ferme des Vromman veulent se mettre autour de la table avec Pierre Vromman.
Publié le 26-01-2022 à 07h43
À l’entrée de Ways, quand on quitte la nationale pour descendre dans la rue du Moulin, on s’engage dans une voirie à sens unique, une voirie étroite bordée d’un talus des deux côtés et c’est au bas de la descente avant de virer sur la droite pour retourner vers le centre du village que Pierre Vromman et son épouse Bernadette Robert veulent installer leur nouvelle exploitation agricole. Une nouvelle ferme, voilà un projet plutôt sympathique alors que les agriculteurs sont de moins en moins nombreux, alors qu’on parle beaucoup de circuit court et de promotion des produits locaux…
Depuis 2015, le projet de la famille Vromman se heurte à l’opposition des riverains de la rue du Moulin, et on a appris en ce début d’année que le Conseil d’État avait suspendu le 2e permis accordé par la Région wallonne.
"Nous ne sommes ni hostiles aux agriculteurs ni opposés à l'implantation d'une exploitation agricole, mais nous voudrions qu'au travers d'une concertation, chaque partie puisse exposer calmement, sereinement et sans animosité, son point de vue afin de trouver une solution qui rencontre les attentes de tous sans nuire aux intérêts des habitants et des agriculteurs", clament les riverains.
Trop près des habitations?
Ce qui coince, c’est l’emplacement du projet, sur un site d’intérêt paysager, à seulement quelques dizaines de mètres des habitations et où les accès ne sont possibles que par des voiries très étroites alors qu’il existe, selon les riverains, des alternatives, de l’autre côté de la chaussée notamment là ou l’agriculteur loue des terres agricoles au CPAS.
"Il pourrait s'y installer facilement à 300 m des habitations comme c'est aujourd'hui indiqué dans l'actuel schéma de structure. Là, il est à 30 mètres de ma maison", indique Bernard Stas de Richelle, l'un des porte-parole des riverains dont le recours au Conseil d'État avait permis d'annuler le 1er permis en mars 2019. Aujourd'hui, c'est donc le 2e permis qui a été suspendu alors que la procédure en annulation suit son cours.
Les riverains craignent aussi et surtout que l'exploitation agricole ne se transforme en logements à moyen terme: "M. Vromman approche les 60 ans et c'est étonnant d'avoir un tel projet à cet âge. Je suis persuadée que c'est de la spéculation, que dans cinq ans on se retrouve avec des dizaines d'appartements sur le site.", ajoute Cécile Grégoire, une des opposantes au projet qui, pour confirmer ses soupçons ajoute: "Transformer un hangar agricole en maison d'habitation, il l'a déjà fait".
Des alternatives
Depuis le début du dossier, les tensions n'ont fait que s'accentuer entre M. Vromman et ces habitants de la rue du Moulin: "Pourtant, il y a des alternatives et il faut qu'on puisse en parler. Le premier permis a d'ailleurs été annulé parce qu'il n'y a pas assez d'études concernant les alternatives."
Dans son arrêt, le Conseil d'État constate que "le ministre a commis de nombreuses erreurs en examinant les alternatives de localisation. Le permis attaqué ne permet ainsi pas de comprendre, d'une part, pourquoi l'implantation retenue a été choisie par rapport aux autres solutions et, d'autre part, la raison pour laquelle la partie adverse a estimé ne pas devoir suivre l'avis de la CCATM".
"On ne considère pas ça comme une victoire, loin de là. Notre seul objectif, c'est de renouer le dialogue avec M. Vromman ", répète encore une fois Bernard Stas de Richelle.
La bataille juridique a déjà coûté des dizaines de milliers d’euros, environ 60 000€ du côté des riverains qui invitent Pierre Vromman à la concertation. La balle est dans le camp de ce dernier qui s’était dit lassé, voire dégoûté, par ces procédures mais toujours motivé à défendre son projet (voir notre édition du 19 janvier). Nous avons essayé de le contacter sans succès.
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