Genappe: à Loupoigne, quatre jeunes sont accueillis "En Terre-1-Connue"
Un projet pilote d’hébergement a été mis en place à la ferme Écosphère de Loupoigne: un accueil personnalisé pour quatre jeunes.
Publié le 06-11-2021 à 07h04
Trois services résidentiels d'aide à la jeunesse – le Logis de Genval, l'Hacienda de Nivelles et Amarrage de Céroux-Mousty – ont mis en place "En Terre-1-Connue", une nouvelle structure d'hébergement qui décloisonne les secteurs de l'aide à la jeunesse, du handicap et de la santé mentale dans lesquels certains jeunes ne trouvent pas de réponse adéquate à leurs situations. L'objectif est de mieux répondre à leurs besoins: "Le projet est encadré par des ambassadeurs, des professionnels des trois secteurs, auprès desquels il est possible d'obtenir aides et conseils", signale Emmanuelle Grosjean, directrice du Logis.
En pratique, quatre jeunes de 12 à 18 ans en grandes difficultés, qui ont mis à mal les réseaux institutionnels, sont hébergés à la ferme Écosphère à Loupoigne. Ils sont encadrés par quatre éducateurs: "Les échanges sont donc nombreux. Un réseau de bénévoles à mettre en place pourrait encore les intensifier", signale Kevin Blampain, coordinateur du projet.
Logement en tiny houses
Les jeunes y habitent en tiny houses individuelles du lundi au vendredi. Ils retournent le week-end dans leur institution d'accueil. "L'objectif est de maintenir le contact avec leurs institutions", poursuit Kevin Blampain. Les jeunes travaillent à la ferme: "Le matin, ils ouvrent les poulaillers, les nettoient, récoltent les œufs pour le magasin bio. Ils font des plantations, des réparations, avec les ouvriers de la ferme. L'après-midi, le travail peut se poursuivre à la ferme mais nous prévoyons également des activités sportives, des ateliers d'expression, du théâtre ou de l'improvisation. Le mercredi après-midi, ils ont quartier libre", explique Amandine Fadeur, éducatrice.
Une réflexion sur les balises
Le projet est expérimental: "Nous avons débloqué 250 000€ pour financer le projet dont il faudra faire l'évaluation. Nous voulons initier une révolution copernicienne pour que ce ne soit plus aux jeunes de s'adapter aux services d'aide mis en place mais pour que ce soit les pouvoirs publics qui trouvent une solution adaptée aux problèmes spécifiques des jeunes, a expliqué la ministre fédérale de l'Aide à la jeunesse, Valérie Glatigny, présente vendredi à la ferme Écosphère. Avec Christie Moreale, ministre régionale de la Santé, et les acteurs de terrain, nous démarrons en novembre un groupe de réflexion sur les balises de ces secteurs".
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Antoine Verdebout exploite la ferme Écosphère à Loupoigne depuis cinq ans: "Nous sommes une micro-ferme en permaculture. Nous avons un magasin bio. Nous faisons du maraîchage, du petit élevage, nous vendons des œufs bio. Nous sommes actifs dans la transition et l'insertion. Nous sommes partisans d'une agriculture éducative, pour reconnecter l'humain à la terre", explique Antoine Verdebout.
À la ferme, le travail se fait sur sol vivant: "On ne laboure pas. Avec nos apports organiques, on refait des plantations". La ferme est également soucieuse de la biodiversité: "Nous avons récemment planté 5 000 pieds de saule".
La ferme a aussi un côté social: "Cinq personnes travaillent à la ferme, sept au magasin. Nous accueillons des articles 60 du CPAS (personnes en attente de pouvoir bénéficier du chômage). Nous occupons aussi des personnes condamnées à des peines d'intérêt général. Nous avons développé des contacts pour les jeunes d'Amarrage: lorsque Kevin Blampain m'a parlé du projet "En Terre-1-Connue", j'ai accepté d'héberger le projet sur les terres de la ferme. Les trois jeunes présents depuis début septembre logent dans nos gîtes. Dès que les tiny houses seront réalisées, ils y seront hébergés". Cela fait donc près de deux mois que les jeunes sont présents: "Il y a toujours des petites choses, parfois des plus grosses, à régler", indique encore Antoine Verdebout.