Éolien : le plan wallon ne convainc pas
L’avis, très réservé,du collège sur le plan wallon de déploiementdes éoliennes a été salué par le PS et le cdH. Écoloa choisi l’abstention.
Publié le 02-05-2013 à 06h00
Le collège a clairement indiqué sa position, lors du conseil communal de mardi soir, face au projet éolien du ministre wallon de l'Environnement Philippe Henry (Écolo), en rendant un avis réservé et prudent. Cela après avoir pris connaissance du nouveau cadre de référence éolien et de la cartographie du potentiel sur le territoire. Ce plan divise la Wallonie en cinquante lots et Genappe est repris dans trois zones. «Impossible de remettre un avis pertinent et circonstancié, a expliqué Marianne Janssens, échevine de l'Environnement. Car, le délai qui nous a été octroyé pour se prononcer était trop court. On n'a pas eu le temps d'interroger les citoyens, le conseil communal et la commission communale de l'aménagement du territoire et de la mobilité (CCATM). On regrette aussi l'absence d'outils scientifiques pour valider les informations. On a reçu des données brutes, sans explications. On ne connaît pas non plus l'impact réel de ce cadre sur notre patrimoine.» Le bourgmestre Gérard Couronné: «Je ne suis pas du tout contre l'éolien, mais ce projet ne me convient pas!»
Le collège a par ailleurs, formulé quelques recommandations, «dont, poursuit Marianne Janssens, une vision claire à l'horizon 2030, une réflexion à plus long terme, le respect de l'autonomie communale et la maîtrise sur le capital foncier. Quel est le coût de cet investissement? Quelle part reviendra à chaque ménage? On veut s'impliquer dans l'élaboration du cahier des charges lors des appels d'offres qui seront lancés et prédominer dans le choix des implantations des éoliennes.»
Le PS et le cdH ont suivi la majorité. Benoît Huts (cdH): «Dans ce dossier, la consultation de la population est une condition majeure. Les pouvoirs publics doivent pouvoir disposer de la majorité des parts financières au bénéfice de la population, via par exemple, la création d'une intercommunale. Concernant l'implantation, le bon sens voudrait que ce soit le long des nationales ou dans les zones d'activités économiques mais certainement pas au cœur des villages ou à proximité des habitations.»
Et, pour le PS, Jean-François Mitsch: «Refusons ce cadre de référence car il diminue le poids du citoyen et de la commune et augmente la possibilité de nuisances. Ce plan laisse également le promoteur majoritaire décider pour nous de l'implantation et du prix de l'énergie.»
Les trois conseillers Écolo se sont abstenus lors du vote. «Pour une fois qu'on vous propose un cadre défini qui stopperait toute implantation anarchique et de promoteurs étrangers…» a regretté Philippe Lorsignol.
M. Sw.