Le convoyeur de Walibi abattu à Wavre

Un convoyeur qui transportait l'argent de Walibi à la banque a été froidement abattu de cinq balles. Montant du butin : 1,3 million de francs.

Jean VANDENDRIES
Le convoyeur de Walibi abattu à Wavre
8539290 ©© EdA

Décidément, les fêtes religieuses inspirent les tueurs en Brabant wallon. Après Pâques 1981, voici l'Assomption qui, en 1985, endeuille ce 15 août ensoleillé où quinze mille visiteurs se pressent à Walibi. Le parc d'attractions incite pourtant à la détente, sa réputation ne cesse d'irradier tant auprès du public belge qu'étranger. Eddy Meeùs et ses fils, qui ont commencé par vendre quelques tickets le week-end sur le petit parking devenu immense, savent qu'il faut éviter les tentations. Pendant quelques années, ils ont transporté eux-mêmes à la banque la recette de la journée, mais ils sont en quelque sorte passés du stade artisanal au stade industriel. Ils ont donc fait appel à une société spécialisée dans le transfert de fonds. À l'époque, les fourgons blindés ne roulent ni le week-end ni les jours fériés. En accord avec la famille Meeùs, Intergarde travaille au rythme des entrées des visiteurs et du volume d'argent liquide engrangé.

Troisième trajet

En ce début d'après-midi, la société en est à son troisième trajet. Les deux premiers se sont déroulés sans anicroches. Ce dernier sera fatal à un convoyeur, Willy Pans, un célibataire de Baisy-Thy âgé de 36 ans. Il quitte le petit chemin étroit qui donne accès à une porte d'entrée arrière proche du parking réservé au personnel. Cinq coups de feu claquent. L'homme s'écroule, atteint une première fois au coeur et les quatre fois suivantes à la tête. Le tireur fait main basse sur la cassette qui contient 32500 euros, 1,3 million d'anciens francs.

Par recoupements, les enquêteurs apprendront qu'il était attendu par deux complices avec lesquels il avait partagé un léger repas en toute convivialité, sans le moins du monde avoir pris d'élémentaires précautions pour ne pas se faire remarquer, mais à un endroit inhabituel pour semblable pique-nique.

Des témoignages permettront de réaliser un portrait-robot d'un des malfrats, un homme âgé de 30 à 35 ans, de corpulence athlétique, portant lunettes à monture foncée rectangulaire, le visage allongé, le nez fin, les cheveux foncés tombant sur les oreilles, une mèche sur le front.

Sa diffusion ne donnera rien. Le juge d'instruction Christian Baeyens entreverra pourtant, l'espace de quelques heures, l'espoir d'une élucidation rapide. Ses limiers se rendront dans le Namurois où ils mettront sur la sellette deux individus suspects. Le 20 août, l'un d'eux retrouvera le ticket de train qui, le 15 août, l'amena assister à un moto-cross où des dizaines de spectateurs se souviendront l'avoir vu.

La chambre du conseil rendra une ordonnance de non-lieu en 1990 mais la commission parlementaire bis consacrée aux tueries du Brabant recommandera de rouvrir le dossier. Georges Lobet s'y attellera avec la même obstination que celle de son prédécesseur, mais il déposera lui aussi les armes. Ce dossier est atteint par la prescription.

Pour accéder à cet article, veuillez vous connecter au réseau internet.
Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...