La résurrection du plus ancien hall des usines Henricot à Court-Saint-Étienne
Le hall 11, appelé aussi vieil atelier, a été rénové. C’est un des six témoins subsistant des usines Henricot à Court-Saint-Étienne.
Publié le 01-05-2023 à 14h21 - Mis à jour le 01-05-2023 à 14h22
:focal(545x389:555x379)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/A563BPKMFJAGVL6YBN73FMGZCE.jpg)
Le hall 11 des usines Henricot, à Court-Saint-Étienne, fut construit en 1907 à l’emplacement de l’ancienne forge. Celui qu’on appelait aussi "vieil atelier" servait à parachever les boîtes à huile en fonte installées sur les roues des wagons pour en assurer la lubrification. Avec ses poutrelles métalliques rivetées à chaud, le hall 11 est le symbole de l’architecture du fer du XIXe siècle, rendue célèbre par Gustave Eiffel et sa tour parisienne.
Le hall 11 a été classé le 2 octobre 1995. "Mais ce vieux hangar rouillé, au toit perforé, faisait grise mine, au point que certains se sont longtemps demandé pourquoi ce “vieux brol” avait été classé. Ils croisaient parfois les doigts pour qu’un engin de chantier recule malencontreusement dans un pilier lors de la construction de la place des Déportés en 2008", a témoigné le bourgmestre, Michael Goblet d’Alviella, vendredi dernier, lors de l’inauguration du hall rénové.
Le hall 11 est l’un des six témoins subsistant des usines Émile Henricot avec le Foyer populaire, le dispensaire, la conciergerie, le grand bureau et le parc à mitrailles (PAMExpo). "Pendant au moins 15 ans, un subside de 100 000 € de la Région figurait au budget communal, reporté d’année en année. Le hall 11 sortait de sa torpeur une fois par an, lors de l’organisation de la braderie. Ce temps est révolu. Nous voici réunis pour fêter la résurrection de ce témoin du patrimoine industriel stéphanois", a poursuivi le bourgmestre.
La sauvegarde demandée dans un livre d’or
Et la ministre wallonne du Patrimoine, Valérie de Bue, d’ajouter: "Le hall 11 est un bel exemple d’un lieu lié à l’histoire industrielle dont on garde la mémoire tout en inscrivant le lieu dans la vie et l’avenir de la commune."
Isabelle Lamfalussy, administratrice du Patrimoine Stéphanois, a expliqué comment le hall 11 avait été préservé. "Le Plan Particulier d’Aménagement du centre de Court-Saint-Étienne, approuvé en juin 1993, prévoyait la démolition complète de l’usine n°1 pour y implanter de l’habitat et du commerce. Une dernière visite des lieux était programmée les 18 et 19 septembre lors des Journées du patrimoine. On y ajouta une exposition et un spectacle tandis que les anciens de l’usine se chargeaient de la visite guidée. Deux jours avant l’événement, le conseil communal approuve la démolition du complexe industriel. Cinquante artistes, peintres, graphistes et photographes investissent le lieu. Ils attirent 1 700 personnes. Dans le livre d’or, le public réclamait la sauvegarde du hall 11 en tant que témoin du passé industriel. Le conseil communal entendait la demande. Le 8 novembre 1993, il votait la sauvegarde du plus ancien hall de l’usine."