Court-Saint-Étienne: les tensions ont eu raison du centre de testing
Le centre de testing a brutalement fermé ses portes ce jeudi, suite à un conflit entre la société gestionnaire du centre et le cercle de médecine.
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Publié le 21-01-2022 à 22h41 - Mis à jour le 22-01-2022 à 08h06
De nombreuses personnes qui avaient un rendez-vous ces jeudi et vendredi pour se faire tester au PAMexpo de Court-Saint-Étienne ont eu la mauvaise surprise d’apprendre que le centre de testing avait brutalement fermé ses portes. Sur place, le centre de vaccination est toujours ouvert mais il n’y a plus aucune indication vers le centre testing. Des affiches laconiques collées aux fenêtres du PAMexpo annoncent sa fermeture et renvoient vers la médecin coordinatrice.
Rétroactes. Après plusieurs mois de recherche d’un local suite à l’expulsion fin août de la salle Jules Ginion à Céroux-Mousty, le cercle de médecine obtient l’accord pour s’installer au PAMexpo au mois de décembre. Il est convenu avec le gestionnaire du centre qu’il puisse occuper le fond du hall événementiel, en parallèle de la vaccination, et fonctionnerait de manière autonome. C’est la société Profirst, chargée de la coordination du centre, qui monte à ses frais la structure du centre de testing: installation électrique, isoloirs, chauffage…
Une fois le centre opérationnel, la société demande qu'une convention soit signée afin de définir les responsabilités des uns et des autres et de se prémunir en cas d'incident dans le centre. Dans cette convention, il est notamment demandé aux nouveaux occupants d'intervenir financièrement (environ 400€ par jour) pour le service de gardiennage, lorsque le centre de vaccination est fermé et que le centre de testing reste ouvert, c'est-à-dire essentiellement le dimanche. Mais la disposition passe mal auprès du cercle de médecine, qui estime qu'il n'a pas besoin d'un tel service. "Lorsque j'étais directrice médicale du centre de vaccination, il y avait des gardiens 24h/24, 7j/7 pour veiller sur les doses de vaccin et protéger les données informatiques donc je ne vois pas pourquoi notre présence impose un garde le dimanche. D'autant que les frottis ne doivent pas être surveillés", s'étonne Lara Neuwels, présidente de l'Agecob (l'association des médecins généralistes d'Ottignies-Louvain-la-Neuve, Court-Saint-Étienne et Bousval).
Outre cette disposition, le cercle de médecine estime que le document va trop loin dans les obligations qui lui sont imposées et craint qu'en signant, il doive rendre des comptes au gestionnaire. "On a fait analyser le document par un juriste et il nous a déconseillé de le signer car nous avions beaucoup toutes les obligations et Profirst aucune", poursuit la présidente. Celle-ci affirme qu'une facture de 60 000€ a été envoyée à la médecin responsable du centre de testing mais elle n'était pas en mesure de nous l'envoyer à l'heure d'écrire ces lignes. La société Profirst dément l'existence d'une facture de ce montant.
Le centre fermé dans la précipitation
De son côté, le responsable logistique affirme qu’il est resté dans le flou durant plusieurs semaines, attendant des nouvelles du cercle. Il lui a finalement posé un ultimatum, à la date de mercredi dernier, pour que les médecins lui fassent un retour sur la convention. La suite, on la connaît: le cercle de médecine a décidé de fermer boutique et a tout emporté précipitamment jeudi matin. Il a tenté de prévenir les personnes qui avaient un rendez-vous, mais le message n’est pas toujours passé.
L’heure est à présent à la recherche d’un autre endroit pour déménager le centre de testing. Les deux parties sont au moins d’accord sur une chose: c’est regrettable que ce conflit prive finalement les citoyens du plus grand centre de testing du Brabant wallon – 360 tests par jour – alors qu’il s’agit d’une étape clé dans la stratégie de lutte contre le coronavirus.
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Cette fermeture tombe au plus mauvais moment. Les contaminations ne cessent d’augmenter ces dernières semaines, en raison de la vague Omicron. Le Brabant wallon n’est pas épargné. Il enregistre même le deuxième plus haut taux d’incidence du pays, derrière Bruxelles avec 3 640 contaminations pour 100 000 habitants. Ces 14 derniers jours, près de 15 000 nouveaux cas ont été recensés.
Or on sait que le testing est le moyen le plus sûr pour stopper la chaîne de contamination. Et les centres sont peu nombreux dans la province. Il y en a certes à Nivelles, Villers-la-Ville et Ohain, mais celui du PAMexpo était le plus important, avec en moyenne 360 tests quotidiens.
La présidente de l'Agecob, Lara Neuwels, craint que cette fermeture n'entraîne par ailleurs une surcharge de travail pour les médecins généralistes. "Ce sont autant de personnes qui vont aller chez leur médecin traitant. Tous les médecins pleurent pour avoir un centre de testing. Personnellement, j'ai 10-15 patients par jour qui me demandent des tests. Cela demande beaucoup de temps: il faut prendre rendez-vous, tout décontaminer, organiser des créneaux, bien aérer. Cela demande une organisation compliquée avec des journées remplies de patients avec d'autres pathologies."
Lara Neuwels espère pouvoir trouver rapidement un autre lieu pour accueillir une antenne de testing. "On est en discussion avec le bourgmestre. On a des pistes, notamment un système un drive-in sur le parking P2 du Bois des Rêves qui est disponible puisqu'on est en basse saison ou sur le parking de fortune utilisé au début de la vaccination, près du PAMexpo."
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