VIDÉO | Malgré la fermeture des centres culturels, la Compagnie Airblow pourra répéter son spectacle
La Cie Airblow prépare un spectacle pour un festival qui n’aura pas lieu. Résignés, ils pourront au moins peaufiner leur spectacle.
- Publié le 30-10-2020 à 06h01
À quelle sauce vont-ils être mangés? Comme tous, c'est la question que se pose Gaspard Herblot, qui a fondé la Compagnie bruxelloise Airblow en 2015. «Nous proposons des spectacles qui mêlent le cirque, la culture urbaine et le beatboxing, explique l'artiste originaire de Montélimar (France), installé depuis 15 ans à Bruxelles. Je suis "body musicien", c'est-à-dire que j'utilise la percussion corporelle en lieu et place des instruments de musique.»
En ce moment, Gaspard Herblot et sa compagnie ont fait du Foyer populaire du Centre culturel du Brabant wallon, à Court-Saint-Étienne, leur deuxième maison. Ils sont en résidence pour perfectionner leur nouveau projet appelé Music for eyes, qu'ils devaient normalement présenter au festival En L'Air (voir ci-dessous) au début du mois de novembre. «C'est du "Diabolooping", des numéros de diabolo en rythme avec des loops de beatbox.»
Résignés
Comme annoncé mercredi soir, les centres culturels wallons doivent désormais fermer leurs portes, à l'instar de ceux en Flandre et à Bruxelles. Mais une bonne nouvelle malgré tout, la Compagnie pourra poursuivre ses répétitions. «On garde cette échéance et on fait comme si le festival avait lieu. Parce que sinon, on n'avance pas. Au moins, on pourra filmer le spectacle une fois qu'il sera prêt et en assurer la promotion pour après.»
Un moindre mal face à la perte financière engendrée par l’annulation des représentations (voir ci-contre).
Pas de télétravail
Une demande émane du secteur culturel: que la création se poursuive, à tout prix. «J'aurais un message aux dirigeants: laissez-nous cette possibilité de répéter, insiste Gaspard Herblot. On peut continuer dans le respect des mesures. C'est une crise qui concerne tout le monde, qui nous dépasse. Mais le secteur culturel est déjà tellement fragilisé… On veut être prêt à jouer notre spectacle dès la reprise des activités. Vous savez, entre la première idée et la première représentation, il y a parfois 2 à 3 ans de travail. Les échéances sont très longues. Et un artiste en télétravail, surtout un circassien, il a ses limites.»
Le festival circassien «En L’Air» annulé
On l’a dit, la Compagnie Airblow devait ouvrir la 9e édition du festival circassien En L’Air, qui avait lieu théoriquement au début du mois de novembre au Parc à Mitrailles de Court-Saint-Étienne et dans tous les autres centres culturels en Brabant wallon.
Mais le couperet est tombé mercredi soir: le festival est annulé. «Depuis minuit, mercredi, nous sommes donc fermés, confirme Joëlle Rigaux, coordinatrice de la communication au Centre culturel du Brabant wallon. Nous avions encore un banc d'essai avec 20 spectateurs ce jeudi. Au moins, l'ambiguïté est levée, même si nos certitudes sont remises en question toutes les 48 heures.»
Les spectateurs, quelques centaines déjà, qui avaient acheté un ticket pour le festival ont été prévenus et seront remboursés. «Jusqu'au bout, on a hésité. Parce que la situation est dramatique pour la santé mentale de tous, et nous pensons que la culture doit jouer son rôle. Cette annulation nous donne la possibilité d'étudier des alternatives, comme la captation des spectacles et leur diffusion. Parce qu'il faut parler du travail de ces artistes.»
La possibilité laissée à ces artistes de répéter est une bonne chose pour le CCBW. «Ces artistes-là, surtout dans le milieu circassien, ont besoin de cette perspective», défend son président, Nicolas Van der Maren.