Les radioamateurs à la rescousse
En cas de catastrophe , les radioamateurs sont des relais très appréciés par la Croix Rouge et la Protection Civile. Un brin de politique-fiction.
- Publié le 06-09-2010 à 07h00
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Le 7 avril 2015, une bombe thermonucléaire d'une puissance de 50 mégatonnes explose dans la haute atmosphère lors de son transport. Le champ magnétique puissant provoqué par l'explosion va endommager toutes les installations électriques et électroniques dans un rayon de 2 500 kilomètres.
La Belgique, comme la plupart des pays d'Europe occidentale se trouve paralysée. Il n'y a pas de victimes, mais tout ce qui fonctionne grâce aux puces électroniques est hors-service : téléphone, aviation, transports ferroviaires, PC, comptes bancaires, bref 80 % de nos activités quotidiennes sont momentanément handicapées. Comme moyen de communication, il ne reste plus que les stations de radioamateurs, dont le réseau va se mettre en place deux heures après la catastrophe. Ils fonctionnent grâce à des groupes électrogènes et ne sont pas tributaires des réseaux de distribution qui sont profondément perturbés.
Politique-fiction ? À peine. Tous les pays disposant de la technologie nucléaire peuvent fabriquer des EMP, bombes à induction électromagnétiques, capables de paralyser toute l'activité d'un pays cible.
Le week-end dernier, les radioamateurs belges ont organisé un exercice/concours entre les différentes sections. But : contacter le plus de radioamateurs de par le monde. À Court-Saint-Étienne, les opérateurs ont réussi à parler avec la Mongolie, le Venezuela, les États-Unis, le Canada, etc. Plusieurs centaines de contacts, avec une bonne partie du monde.
Les radioamateurs ne s'entraînent pas dans l'éventualité d'une catastrophe planétaire. Mais ils sont socialement très utiles. « Ce week-end, 40 stations participent à l'exercice sur le territoire belge, explique Jules Thibaut, président du Radio Club Brabant Sud. Le principe de l'exercice consiste à confirmer la valeur opérationnelle du radioamateurisme en cas de catastrophe. Nous devons travailler tout le week-end en dehors de toute agglomération.
Nous rendons de grands services à la population, même si ceux-ci ne sont pas toujours mis en évidence. En 1960, lors des troubles qui ont suivi l'indépendance congolaise, les rôles des radioamateurs ont été précieux pour la collecte d'informations qui étaient transmises au gouvernement, à l'armée et aux services qui collectaient les nouvelles des gens bloqués au Congo. »
Sans aller aussi loin, il y a eu également la catastrophe maritime de Zeebrugge, où les réseaux mis en place ont été particulièrement utiles à la Croix Rouge. « Les sauveteurs disposaient alors de walkie talkies dont la portée était insuffisante. Les radioamateurs ont pris le relais pour dispatcher les victimes dans les hôpitaux. » Ils sont également indispensables à la Protection Civile lors de grosses inondations, etc. On les a encore entendus lors du tremblement de terre à Haïti, lors du tsunami et des inondations de Louisiane.
Leurs problèmes : les antennes, confondues par le public avec les relais GSM. Mais les fréquences sont différentes, et les heures d'utilisation réduites.