L'enfant Bouygues se présente mal
Erreurs, flou artistique et une certaine suffisance des présentateurs: un projet immobilier contesté qui se présente plutôt mal.
- Publié le 28-03-2008 à 10h00
Quand on parle de flou artistique, il faudrait plutôt parler de brouillard. Et la question fondamentale, posée par de nombreux intervenants dans le public mercredi soir à la salle Defalque, n'a pas reçu de réponse satisfaisante: 30 ou 80 maisons?
Du côté du promoteur, on jure ses grands dieux que la réunion n'a pour objet que les 30lots compris dans la zone d'habitat du plan de secteur. Et effectivement, la présentation de la demande du permis de lotir, faite par le Bureau Schotte et Proesmans, ne comprend que 30lots. Mais alors, pourquoi y inclure ce chemin qui ne mène vers nulle part au bout du lotissement, en direction de la ZACC (zone d'aménagement communal concerté) de 8 hectares où la société Bouygues rêve d'installer 50maisons?
«Nous sommes obligés d'effectuer une étude sur l'ensemble du terrain, y compris la zone agricole non constructible, puisqu'il s'agit du même propriétaire. C'est légal, sinon, nous ne l'aurions pas fait», répond Olivier Bertrand, de Bouygues Immobilier.
Un spectateur demande alors: «Bouygues achète donc 23hectares pour en lotir 3?»
Réponse évasive: «Non. Les accords avec le propriétaire sont en dehors du débat.»
Nouvelle intervention: «La déclaration faite par Laurent Tirot à TV Com le 14février est pourtant explicite quand il dit que 81lots sont indispensables à la rentabilité du projet.»
Nouvelle pirouette: «Il existe des variations possibles, mais nous ne pouvons pas modifier le plan de secteur. C'est la commune qui a le pouvoir en la matière. C'est elle qu'il faut interroger.»
On n'est pas plus avancés...
Sous couvert boisé?
Nouvelle question, plus pointue cette fois d'une intervenante: «D'après le schéma de structure, il s'agit de constructions sous couvert boisé. Dans ce cas, il n'est possible de construire que 5maisons à l'hectare, et uniquement des constructions unifamiliales. De plus, vous prévoyez un bassin d'orage au-dessus des constructions. Cela ne tient pas la route.»
Un ange passe, suivi d'une réponse embarrassée: «C'est un problème de densité qu'il faudra vérifier. Le problème du bassin d'orage n'est pas encore défini. Il s'agira d'une structure en cascade vers le bas. L'étude d'incidence va avoir lieu, et les plans évolueront en fonction des recommandations faites.»
Ce point vite évacué montre cependant l'ambiguïté du projet, puisque dans sa première mouture, ce bassin d'orage se trouvait au-dessus de la zone de 30maisons, et de toute évidence destiné à recueillir les eaux pluviales de la ZACC.
Dernier détail: le permis de lotir montre des emplacements où seraient construites des maisons mitoyennes, portant le nombre de foyers à 35.
Bref, copie à revoir.
Suite à cette présentation contestée, la suite des hostilités s'établit comme suit: en mai 2008, introduction de la demande du permis de bâtir; suit une instruction dans un délai de 245 jours; suit une enquête publique de 30jours qui se termine par une réunion d'information et de clôture, organisée par l'administration communale.