Comment Chaumont-Gistoux a déjà réussi à réduire de 15 % le nombre d’éclairage public

En l’espace de 2 ans, la commune de Chaumont-Gistoux, en Brabant wallon, a réduit considérablement le nombre de lampes publiques. Pour y parvenir, une organisation particulière a été mise en place. Mais ça ne se passe pas sans grincements de dents.

BRABANT WALLON  BELGIUM - OCTOBER 29 : illustration picture of lighting during the night during the night on public area on october 29, 2022 in Brabant Wallon Belgium, 29/10/2022 Photo by CHARVAMALOU
L'éclairage des passages pour piétons est maintenu. ©CHARVAMALOU PHOTO NEWS

En moyenne, dans les communes wallonnes, il y aurait 6 % d’éclairage public superflu. Le service public de Wallonie a établi une carte recensant tous les points superflus pour chaque entité. Cet outil, la commune de Chaumont-Gistoux s’en est emparé pour réduire son éclairage public. Un travail de longue haleine, sur 10 ans mais dont les deux premières années ont déjà permis une importante avancée : le nombre de points lumineux a été réduit de 15 %. La suite ne sera pas aussi rapide, comme nous le confie Ghislain Errembault du service énergie.

”Nous avons mis en place un groupe de travail en 2020. À chaque phase (ndlr : il y en aura 10), Ores (le gestionnaire d’électricité) nous envoie un nombre de luminaires public à traiter. Le groupe de travail, sur base de la carte du SPW, se rend sur place de jour comme de nuit, rencontre des riverains…”

Ce groupe est constitué de membres de la CCATM (commission consultative communale d’aménagement et de la mobilité), de membres de services communaux, de la police et deux élus. Le groupe soumet ensuite la décision au collège. Précision : la décision du groupe de travail n’est pas contraignante.

Comment expliquer que les deux premières phases ont déjà permis une telle réduction ? “La phase 1 concernant les lieux où il y avait peu d’habitat. Mais la deuxième phase englobe déjà des maisons.” Le groupe a alors été confronté à des levées de boucliers. Une réunion publique réunissant entre 80 et 100 personnes a par exemple été organisée pour expliquer les objectifs. Mais les arguments ne sont pas toujours entendus. “Les gens ont l’impression d’être face à une forme de régression.” L’éclairage public est aussi lié à un sentiment de sécurité. Mais rien ne l’étaye dans les faits, souligne Ghislain Errembault qui s’appuie notamment sur les coupures d’éclairage la nuit dans des communes des cantons de l’Est.

Au-delà de l’aspect environnemental, réduire le nombre de points lumineux a aussi un effet direct sur les finances des communes. Pour Chaumont, avec l'augmentation du prix de l'énergie, ce poste passerait ainsi de 122 000 € à 380 000 € indique le fonctionnaire. “Chaque point lumineux coûte 95 € par an à la commune”. Agir sur ce poste permettra donc des économies.

Pas question toutefois de supprimer tout. L’éclairage est maintenu là où il y a des passages piétons, des abribus, dans le cœur des villages, au niveau des carrefours et des éléments de sécurité majeurs.

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