Chaumont-Gistoux: Champtaine et Bois Matelle font débat
L’opposition a interpellé la majorité sur l’opportunité de la «déforestation» de ces parcelles et sur l’impact que celle-ci pourrait avoir sur les inondations.
Publié le 02-09-2021 à 07h07
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Ce lundi, au conseil communal de Chaumont-Gistoux, Luc della Faille (Villages) a évoqué les derniers événements climatiques catastrophiques. «Les zones communales de la Champtaine et Bois Matelle, totalement déboisées par le Département de la nature et de forêts (DNF) pour la plantation de bruyères, ont subi une érosion sans précédent, inondant de boues les habitations sises en aval, rys et étang. On sait que la déforestation participe grandement aux modifications climatiques actuelles, toutes les recommandations conseillant un reboisement intensif. Bien que la gestion des bois soit déléguée par la Commune au DNF, comment peut-il se concevoir que de telles décisions visant à supprimer ces poumons verts soient accordées à contre-courant de toutes les recommandations écologiques actuelles?»
Et de rappeler qu'en zone forestière, voire même en dehors, tout propriétaire privé est tenu à un reboisement après exploitation des massifs ou arbres matures. «Il suffit de s'en référer aux obligations et contraintes strictes de replantation d'essences imposées et auxquelles les propriétaires des abords du chemin de remembrement Vieusart-Gistoux sont tenus. Y a-t-il deux poids deux mesures entre un privé et la Commune représentée par le DNF? Le DNF ou la Commune disposaient-elles des permis requis pour les travaux et ouvrages exécutés sur ces deux sites?»
Le bourgmestre, Luc Decorte (Arc), s'est étonné que son interlocuteur ne se soit pas renseigné plus en profondeur préalablement à sa question. «Il existe toute une documentation aisément accessible sur internet concernant la restauration de landes à bruyères.» En ce qui concerne les zones de la Champtaine et du Bois Matelle, Luc Decorte a rappelé qu'à l'origine, ce n'étaient pas des bois, mais bien des landes colonisées au fur et à mesure par des espèces ligneuses exotiques et invasives. «Constatant la disparition inquiétante et progressive de ces landes et de ces pelouses sur sable limoneux en Brabant, le Prioritized Action Framework (PAF) wallon a fixé d'importants objectifs de conservation.»
En vue de mettre en œuvre certains des objectifs du PAF wallon, le projet «LIFE Intégré» (ou «Belgian Nature Integrated Project», BNIP) a été lancé fin 2015 en vue d'établir les plans d'actions pour les habitats d'intérêt communautaire dans un état de conservation défavorable, ainsi que de réaliser une série de projets pilotes de restauration de ces habitats, dont font partie les landes sèches sur sable. «Si rien n'est entrepris afin de rouvrir le milieu, les différentes espèces et habitats inféodés aux espaces sableux ensoleillés risquent de disparaître à court terme. Ce projet de restauration d'habitats présente donc une opportunité à saisir pour restaurer et redévelopper ces habitats et espèces menacés au sein de ces deux sites qui se trouvent en outre en zone Natura 2000 Vallée du Train.» Ajoutons qu'avec la mise à blanc de ces deux sites, sont maintenus les arbres et arbustes d'intérêt biologique.