Chastre : cocaïne, cannabis et… acquittement
Déjà condamné dans un dossier de stupéfiants en 2017, un habitant de Chastre affirmait devant la justice être redevenu un simple consommateur.
Publié le 28-02-2023 à 21h02
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Le 7 juin 2018, la police est avertie d’un trafic de stupéfiants organisé au départ d’un immeuble à appartements de Chastre. Un des occupants est plus particulièrement désigné par cette source anonyme et celle-ci précise qu’un voisin a d’ailleurs retrouvé, sur son palier, une petite boulette de poudre blanche tombée sans doute par mégarde. De la cocaïne !
La police prend quelques infos et s’aperçoit que le suspect a déjà écopé, devant la cour d’appel de Bruxelles en 2017, de trois ans de prison avec sursis partiel dans un dossier de stupéfiants. La piste semble donc sérieuse et des observations sont mises en place.
Les enquêteurs constatent qu’il y a de curieuses allées et venues devant l’immeuble ainsi que dans le grenier. Ils y vont faire un tour et trouvent, planqués derrière un extincteur, un GSM ainsi qu’un bloc de 84,5 grammes de cannabis.
Alors qu’une perquisition est en préparation chez le suspect, celui-ci déménage. La police se rend donc à la nouvelle adresse. Où, bingo, une petite quantité de marijuana est trouvée dans la voiture du Chastrois, ainsi qu’une balance de précision. Au domicile, des traces de poudre blanche, 3 téléphones et près de 2 500 €. L’homme dispose aussi de vêtements coûteux, d’une jolie voiture et fait régulièrement des voyages…
"Des bruits de couloir..."
Avec de tels éléments, récapitulés devant le tribunal correctionnel il y a un mois, les carottes auraient pu être cuites. Mais l’homme a affirmé qu’il était un simple consommateur. C’est pour contrôler ce qu’on lui vendait qu’il conservait une balance de précision, et l’argent venait des petits boulots qu’il multiplie. Assez pour voyager et se payer des vêtements de luxe ? Oui, parce qu’il a en plus… beaucoup de chance au casino !
"Ce qu’on dit les voisins, ce sont des bruits de couloir, parce qu’ils savent que je suis allé en prison", a-t-il affirmé sur le banc des prévenus. En précisant aussi que s’il a refusé de livrer aux policiers les codes de ses téléphones, c’est parce qu’il y avait dans ces appareils des choses très intimes…
"Je ne suis pas en mesure de prouver..."
Se levant pour requérir à l’audience, la substitute a considéré que les preuves, dans ce dossier, étaient finalement fort légères. Les stups trouvés dans l’immeuble de Chastre étaient dans les communs, cachés on ne sait par qui. Idem pour la boulette de cocaïne: comment savoir avec certitude qui l’a perdue sur un palier ?
"Je ne suis pas en mesure de prouver que Monsieur s’est livré à des ventes de stupéfiants, a-t-elle constaté. Il en a bien possédé mais l’infraction est prescrite si c’était pour sa consommation personnelle…"
L’histoire ne dit pas qui, du prévenu ou de son conseil, a été le plus surpris de ce réquisitoire d’acquittement. La défense a en tout cas abondé dans le sens du ministère public, déplorant que son client soit poursuivi sur base d’éléments si ténus.
Le jugement vient d’être rendu: il prononce l’acquittement du Chastrois.