Chastre : les élèves de l’école Jean Bosco élèvent des truites en classe
Pendant plus d’un mois, les élèves de l’école spécialisée Jean Bosco, à Chastre, élèvent des truites dans leur classe. Une sacrée expérience.
Publié le 20-01-2023 à 20h03
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"Ce projet nous permet d’apprendre de nouvelles choses. ça change aussi des cours, trop longs et parfois ennuyeux", explique une élève de la classe de Nicolas Bariaux, enseignant à l’école Jean Bosco de Chastre. Depuis quelques jours, un aquarium a été installé dans l’un des locaux de cet établissement spécialisé, qui accueille des jeunes âgés de 12 à 21 ans, porteurs de troubles du comportement.
"Je suis passionné par les rivières, explique l’instituteur. J’avais déjà eu vent de ce projet “Poissons en classe”, dans une autre école de la commune. La crise sanitaire est passée par là, je n’ai inscrit ma classe que cette année."
350 œufs de la pisciculture d’Achouffe
L’idée, c’est que les jeunes élèvent des œufs de truites farios jusqu’au stade d’alevins. "Ce poisson est présent naturellement dans le nord de l’Europe et en Wallonie, poursuit Nicolas Bariaux. Nous avons reçu 350 œufs de la pisciculture d’Achouffe, un conservatoire génétique. Ils ont éclos dès le premier jour. La semaine avant les congés de carnaval, nous irons les relâcher dans l’Orne. C’est donc un processus qui dure entre cinq et six semaines, voire sept si on compte également l’installation de l’aquarium."
Cet aquarium est par moments protégé par de la frigolite, histoire de reproduire les conditions de vie dans la rivière. Une pompe refroidit également l’eau.
"Tous les jours, nous contrôlons l’aquarium, explique l’un des élèves. On commence par voir si la pompe fonctionne bien, si la température est adéquate. Il faut également vérifier le taux de chlore et le PH."
Une expérience enrichissante pour ces jeunes. "Quand on va relâcher les truites, les pêcheurs auront à nouveau des poissons à pêcher et pourront se nourrir correctement", glisse un autre élève, qui fait partie de cette classe de huit (grands) adolescents, qui offre aux enseignants la possibilité de personnaliser davantage la prise en charge.
"Les truites retrouveront un habitat naturel, elles pourront nager où elles veulent, partir dans la direction qui leur plaît. Alors qu’ici, c’est juste un aquarium, elles n’ont guère d’espace. Elles pourront aussi être avec leur famille. Le cycle de la vie…", explique encore un des élèves.
La truite dans tous les cours… de l’école
Les enseignants de l’école Jean Bosco profitent de cette initiative, mise en place avec le Contrat de rivière Dyle-Gette, pour faire découvrir un nouvel univers.
"Les enfants sont centrés autour de ce projet, précise Nicolas Bariaux. En menuiserie, ils vont tailler une truite dans le bois. En dessin, ils vont la dessiner. Le cours de sciences aborde aussi ce sujet. Ils rédigent un blog pour le cours de français. Cela permet aussi une ouverture sur le monde extérieur, avec la présence d’un journaliste en classe. Et enfin, il y a une fameuse sensibilisation à l’écologie, dans un sens extrêmement pratique, concret et local."
Les élèves sont très réceptifs, ils posent des questions, s’intéressent à l’avenir des poissons dont ils ont la charge.
"J’avais pensé demander à Monsieur Nicolas d’appeler des journalistes de la télévision, indique encore l’un des jeunes. Ce sera l’occasion d’expliquer tout ce qu’on a fait, pour que les gens soient au courant du mode d’emploi pour prendre en charge et élever des truites…"