Récupérer le papier, un job très spécialisé
Société familiale, Monseu s’est spécialisée dans la récupération du papier. Un métier dans l’air du temps, mais exigeant rigueur et savoir-faire
Publié le 22-02-2020 à 06h09
Chez les Monseu, on n’a pas attendu la mode de l’économie circulaire pour faire des déchets de certains une ressource pour d’autres. Depuis trois générations, l’entreprise implantée le long de la rue de Tubize, à Braine-le-Château, s’est spécialisée dans la collecte et la valorisation des cartons et du papier.
Employant neuf personnes, la société travaille surtout avec des clients industriels locaux comme les imprimeurs, dont elle récupère les chutes de production.
Mais elle s’agrandit – elle réhabilite la friche industrielle située juste en face des locaux actuels – et développe de nouveaux marchés, notamment la récupération de papier à contenu confidentiel. Des documents venant par exemple de CPAS, de services de recherches d’entreprises ou encore d’hôpitaux sont traités avec d’indispensables garanties de confidentialité. De la poubelle sécurisée sur place dans certains cas jusqu’à l’entrée du broyeur à Braine-le-Château, toute la chaîne est pensée pour que les données restent inviolées.
Le papier obtenu, en diverses qualités pour s’adapter à la demande de multiples clients, est ensuite fourni à des papeteries situées dans un rayon de 300 km, en Belgique ou en France. Parmi ces clients figure notamment l’enseigne Clairefontaine.
Reconnu pour la qualité de ses ballots
«Nous fournissons des papeteries qui demandent un tri très qualitatif, pour éviter d'utiliser trop de produits chimiques dans la fabrication du papier recyclé. Certains n'en utilisent pas du tout, précise l'administratrice déléguée, Adeline Monseu. Nous sommes un petit acteur, mais on est reconnu pour cette qualité des ballots de papier que nous fournissons. Pour y parvenir, une partie de notre travail consiste à former au tri ceux chez qui nous collectons le papier.»
Si le recyclage a le vent en poupe, il traverse aussi une crise importante, depuis que la Chine a fermé ses portes aux déchets européens. «Il y a également la concurrence du papier neuf produit en Asie à des prix inférieurs à celui du papier recyclé, commente Adeline Monseu. Si on oblige à présent les citoyens et les entreprises à penser au recyclage, on n'oblige pas encore à utiliser des produits recyclés…»
La famille Monseu a eu l’occasion, vendredi, de discuter de toutes ces problématiques avec les mandataires MR du Brabant wallon, qui organisaient une journée de visite de terrain sur le thème du traitement des déchets et du recyclage.
Une ou deux lignes pour Virginal ?
Après leur passage dans les installations de Monseu Recycling à Braine-le-Château, les mandataires MR ont prolongé leur périple sur le thème du recyclage et du traitement des déchets en visitant le site de l'incinérateur de Virginal ainsi que la plateforme de compostage que l'intercommunale inBW a développé sur place.
« C'est intéressant parce qu'on discute dans pratiquement toutes les assemblées, des communes jusqu'au parlement, de la problématique des déchets et du recyclage, explique le président du MR Brabant wallon, Jean-Paul Wahl. Et à Virginal, il y a la discussion sur la nécessité de conserver une ou deux lignes à l'incinérateur, sachant que les volumes de déchets dans l'avenir vont diminuer. Accepte-t-on de traiter les déchets qui viennent d'autres provinces ? Doit-on envoyer une partie de nos déchets ailleurs par camion ? Ce sont des questions à trancher dans le cadre du renouvellement du permis… »