Mariusz coupable de vol avec homicide volontaire
La juge de la jeunesse, Caroline Domken, a déclaré Mariusz O. coupable comme coauteur, de vol avec la circonstance aggravante d'homicide volontaire commis le 12 avril 2006 à la gare Centrale à Bruxelles sur Joe Van Holsbeeck. Elle a prononcé, dans son jugement rendu jeudi à 14 heures, le prolongement de la détention de Mariusz O. en IPPJ jusqu'à ses 20 ans, soit la durée maximale.
Publié le 06-12-2007 à 06h00
Dans son jugement, la juge s'est souvenue que Mariusz et Adam avaient l'intention le 12 avril de 'faire peur à une victime afin de voler un gsm'. Par quel moyen entendaient-ils faire peur à deux victimes plus grandes qu'eux, s'est interrogée la juge Domken.
Pour celle-ci, Mariusz ne peut pas ne pas avoir vu le couteau lors de l'agression de Joe Van Holsbeeck, comme il le prétend. Elle a rappelé que la scène de l'agression avait duré au total 17 secondes et que Mariusz qui était resté aux côté d'Adam, jusqu'à sa fuite après 16 secondes. Pour le tribunal, il n'est pas pensable que les coups de couteau aient été commis après le départ de Mariusz, soit en une seconde.
Mariusz a dû voir le couteau au même titre que l'ami de Joe qui a vu une lame d'une dizaine de centimètres onze secondes après l'agression, a conclu la juge sur base des images enregistrées par les caméras de surveillance, de la reconstitution et des déclarations notamment de l'ami de Joe. Lors de la fuite des deux suspects, ceux-ci n'étaient séparés que de quelques mètres à peine, a précisé la juge.
Si Adam lui-même prétend qu'il a porté les coups de couteau après le départ de Mariusz, la juge a estimé que cette déclaration était sujette à caution.
En se basant sur les conclusions d'un expert, la juge a établi que le vol avec homicide n'aurait pas pu être commis par une seule personne. Elle a expliqué que sans l'aide de Mariusz, le vol avec homicide n'aurait pas eu lieu, même si Mariusz prétend qu'il ne se savait pas qu'Adam était armé d'un couteau. La juge a rappelé que Mariusz avait empêché l'ami de Joe d'aider celui-ci avant d'arracher le MP3 de la victime qui allait décéder.
La juge a préconisé pour Mariusz la poursuite du travail éducatif visant à protéger la société, responsabiliser et socialiser le jeune Polonais, travail mené en IPPJ de Braîne-le-Château où il a été placé en section fermé le 25 avril 2006.
Elle a estimé que ce travail portait ses fruits puisque Mariusz a pris conscience de la gravité des faits et a manifesté des regrets qui semblent sincères. Elle a toutefois ordonné la prolongation des mesures visant Mariusz jusqu'à ses 20 ans, soit la durée maximale. Mariusz devrait bénéficier toutefois d'une remise en liberté sous condition avant terme, selon les avocats des parties civiles.