Violence dans la rue à Braine-l’Alleud : 10 mois avec sursis
Les voisins ont cru à un kidnapping. Le prévenu, lui, affirmait avoir voulu récupérer ses clés d’appartement auprès d’une dame qu’il hébergeait.
- Publié le 28-08-2023 à 21h24
- Mis à jour le 28-08-2023 à 21h25
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Le 28 avril dernier, des habitants de Braine-l’Alleud ont appelé la police en pleine nuit, expliquant qu’ils venaient d’assister à une tentative d’enlèvement. Ils avaient vu un homme frapper une femme, et tenter de la mettre de force dans le coffre de sa voiture.
Une patrouille est intervenue et a intercepté l’auteur présumé, ainsi que sa victime. Celle-ci a expliqué que l’homme était son dealer, qu’il détenait des armes et qu’il était dangereux. Elle a montré aux policiers des messages qu’il lui avait envoyés plus tôt dans la journée, et le ton n’est pas vraiment à la plaisanterie. "Tu vas mourir, je vais te chercher partout." Ou encore: "Sur Allah, t’es morte. Même ta famille va payer".
Sur le banc du tribunal correctionnel, Mohamed A. a affirmé que ces messages devaient être resitués dans le contexte d’un échange qui avait duré toute la journée, et le ton était monté des deux côtés.
"J’avais logé cette dame chez moi: elle avait perdu son travail et son appartement, elle était à la rue, a-t-il précisé. On s’est disputés, j’ai demandé qu’elle me rende mes clés. Quand je suis allé sur place ce soir-là, elle était avec un inconnu dans mon appartement. Elle m’a rendu les clés mais pas mon téléphone, que je voulais récupérer. J’ai crié dans la rue pour réveiller les voisins. Je l’ai retenue jusqu’à ce que la police arrive mais dans le noir, quelqu’un a pensé que c’était un kidnapping."
Et l’homme d’ajouter qu’il avait été mordu par cette femme. C’est pour cela qu’il l’avait repoussée et qu’après avoir trébuché, elle s’est retrouvée à moitié dans le coffre ouvert de la voiture.
Les policiers ont certes retrouvé des photos d’armes dans son téléphone, mais il s’agissait d’armes de paint-ball, des imitations qui n’étaient par ailleurs pas à lui.
Le ministère public a confessé sa frustration à l’audience: les explications du prévenu à propos de ces armes ont fluctué alors que sur les photos, on voit que les numéros de série semblent limés. Mais des photos, ce n’est pas suffisant pour asseoir une condamnation… Par contre, pour le parquet, les préventions de menaces et de coups volontaires ne posaient guère de problème, malgré les explications du prévenu.
Le tribunal, dans le jugement qu’il vient de rendre, confirme qu’il ne peut pas sanctionner le prévenu pour la possession d’armes sur base de simples photos, alors que Mohamed A. affirme qu’il s’agit d’armes fictives. Les menaces et les coups sont par contre établis et la justice précise que lorsque l’intéressé se justifie en précisant que la victime l’avait mordu, il perd de vue qu’elle a réagi de cette manière parce qu’il l’empêchait de quitter les lieux. Les nombreux antécédents du prévenu sont évoqués dans le jugement mais les dix mois d’emprisonnement qui lui sont infligés sont assortis d’un sursis probatoire pour la partie de la peine qui excède la détention préventive déjà subie. La justice ordonne aussi la confiscation de l’iPhone dont il s’était servi pour envoyer des menaces.