Le professeur de religion du collège Cardinal Mercier David Mbombo va reprendre les cours: “C’est un miracle! “
Le jeune professeur congolais était menacé d’expulsion. Mais la nouvelle vient de tomber, il peut rester en Belgique et il reprendra les cours dès la semaine prochaine.
- Publié le 07-04-2023 à 17h31
- Mis à jour le 07-04-2023 à 17h32
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David Mbombo peut enfin souffler. Il sort d’une période "de stress et d’incertitude" au cours de laquelle il assure toutefois n’avoir pas perdu espoir. Professeur de religion au collège Cardinal Mercier de Braine-l’Alleud, David Mbombo était menacé d’expulsion du territoire belge à la suite d’un méli-mélo administratif dont notre pays a le secret. Sa situation avait suscité l’émoi chez les parents et les élèves du collège brainois. Même la direction se disait indignée. Mais, bonne nouvelle pour le professeur, il va pouvoir rester en Belgique. Il l’a annoncé sur Facebook – "Nous avons gagné !" – et recommencera à donner cours dès la semaine prochaine. La direction de collège Cardinal Mercier, persuadée du retour rapide du professeur, n’avait pas fait appel à un remplaçant.
"Ce n’est pas explicable que des humains vivent ça !"
Pourtant, rien n’était gagné d’avance: "J’avais entendu que beaucoup de gens étaient touchés par une situation similaire et qu’il fallait attendre un an au minimum, confie le David Mbombo. Alors pouvoir être régularisé aussi rapidement, en moins d’un mois, relève du miracle, m’ont dit mon avocat et un membre du personnel administratif de la Commune."
David Mbombo a eu de la chance, d’autant que ce vendredi matin, il n’était pas encore fixé sur son sort. De plus, il y a une semaine, on lui avait retiré sa carte d’identité et ses comptes avaient été bloqués. Si tout cela avait duré, que serait-il devenu ? se demande-t-il avec son ami Néhémie qui l’accompagne dans ses démarches. Mais il s’estime chanceux: "Ce n’est qu’une semaine pour expérimenter ce que des gens vivent depuis des années […] Ce n’est pas explicable que des humains vivent ça !" C’est aussi avoir peur des contrôles, ne pas avoir accès à son argent durement gagné, un peu comme si on l’avait volé de sa liberté.
Heureusement, David MBombo a pu bénéficier d’un grand soutien. D’abord des parents et de ses élèves mais aussi de son école. Les médias ont été contactés. Le collège a même essayé de discuter de son cas avec les ministères de l’Emploi et de l’Enseignement de la FWB, sans retour. Plusieurs députés fédéraux ont relayé sa situation au parlement. Même l’ambassade de la République démocratique du Congo a été informée. Objectif: mettre la pression.
De l’autre côté, les Brainois se sont mobilisés. Une pétition avait été lancée à destination des autorités ministérielles. Au final, elle a récolté plus de 13 000 signatures en un mois. Et il y en avait de nouvelles quelques heures encore avant la décision.
Penser aux autres
Il ne faut pas oublier que David Mbombo est un cas parmi des milliers d’autres. Chaque année, ils sont nombreux à être expulsés du pays alors qu’ils possèdent un travail, et ont parfois des enfants scolarisés sur le territoire belge.
David Mbombo espère que son combat servira à d’autres personnes qui vivent une situation similaire. Il est même en train d’écrire sur son expérience et espère être publié rapidement. Il veut dénoncer une injustice de longue date pour des personnes qui font tout dans les règles. Et maintenant que cette première grosse démarche est réglée, il espère, à terme, obtenir la nationalité belge.