Centre culturel de Braine-l’Alleud : on est loin de l’apaisement espéré

Au conseil communal de lundi soir, Corentin Roulin, élu Écolo de l’opposition et administrateur du Centre culturel, s’est publiquement indigné que l’échevine ait demandé, le 22 novembre dernier, les pièces comptables de l’ASBL. Chantal Versmissen aurait emporté dans son coffre de voiture deux cartons et une douzaine de classeurs contenant notamment les documents de 2019, année pour laquelle une instruction judiciaire est en cours.

Corentin Roulin dénonce un acte illégal: ce genre de pièces ne peut pas sortir du siège de l’ASBL sans un accord du conseil d’administration, et celui-ci n’a pas été sollicité.

"L’intégrité de ces documents, potentielles preuves dans l’instruction à l’encontre de l’ASBL, ne peut plus être garantie, indique l’opposition brainoise dans un communiqué commun émis dans la journée de mardi. La majorité des administrateurs (NDLR: du Centre culturel) se sont réunis le soir même pour se désolidariser de l’action téméraire de leur présidente et dégager leur responsabilité en cas d’utilisation ultérieure de ces documents. La nouvelle présidente ne comprend pas la nature de son rôle qui est… de présider."

Pour le conseiller Écolo, l’échevine devenue présidente du conseil d’administration se "mêle de tout" au Centre culturel, ce qui est contre-productif et irrespectueux. "Est-ce la bonne personne à la bonne place ?", interroge-t-il… en répondant dans la foulée qu’il est temps de revoir le casting.

Olivier Vanham, pour IB, s’est voulu plus clair encore: il a réclamé lundi soir la démission de l’échevine de la Culture.

Comme on peut s’en douter, l’analyse de la situation est très différente du côté du collège communal. Le bourgmestre, Vincent Scourneau, précisait d’ailleurs mardi soir, après vérification, que l’échevine avait emporté les pièces comptables après avoir obtenu l’accord du comptable de l’ASBL, et après avoir signé un bordereau. Puisqu’elle ne dispose encore pas d’un bureau dans les locaux du Centre culturel, Chantal Vermissen a effectivement demandé d’emporter certaines pièces pour les examiner chez elle.

Rien d’anormal, d’après le bourgmestre, pour une nouvelle présidence du conseil d’administration qui exerce désormais des responsabilités importantes. Et qui se doit donc d’éviter les erreurs – il est question dans l’instruction en cours de faux et d’usage de faux, de prise illégale d’intérêts, d’entrave à la liberté des enchères ainsi que d’abus de biens sociaux – reprochées à l’ASBL dans le passé.

"L’échevine s’engage, prend du temps pour remplir sa mission au Centre culturel, s’informe, demande des pièces comptables, et certains essaient de l’empêcher de travailler. Parce qu’ils paniquent ?, commente Vincent Scourneau. Alors que l’idée était de rétablir un climat de confiance, la violence avec laquelle l’échevine est interpellée en conseil communal démontre que ce n’est pas la sérénité qui est recherchée au sein de l’ASBL. Chantal Versmissen conserve toute la confiance du collège. Elle subit une obstruction dans sa mission, et même un véritable harcèlement: l’intention de certains est de la faire craquer humainement !"